
La cérémonie était inédite. Pour la première fois, un président de la République avait choisi d'adresser ses voeux à la communauté ultramarine dans un département de l'océan Indien. Mais le déplacement de Nicolas Sarkozy, les 18 et 19 janvier à Mayotte et à La Réunion, avait aussi un objectif politique pour tenter de mettre fin à la division interne de la majorité présidentielle à la veille de l'élection régionale. Face à l'inamovible Paul Vergès, 85 ans, qui se représente à la tête de l'Alliance du Parti communiste réunionnais et de divers gauche, l'UMP peine à trouver la parade. Pas moins de douze listes - elles étaient quinze en 2004 - s'affrontent à ces élections.
A droite, l'union affichée dès octobre 2009 derrière Didier Robert, député (UMP) et maire du Tampon, n'aura pas duré. M. Sarkozy avait même cru pouvoir sceller la réconciliation. Sitôt le chef de l'Etat parti, cette réunification a volé en éclats. Mécontent des conditions de partage des places, Jean-Paul Virapoullé, sénateur (UMP), est entré en dissidence et a formé sa propre liste. L'ancien député (divers droite), André Thien Ah Koon, est entré lui aussi en sécession, signant son retour après trois ans d'inéligibilité.
Pour l'Elysée, La Réunion crée une situation atypique. Alors que la Guyane et la Martinique, en attendant la Guadeloupe, se sont prononcées pour une évolution institutionnelle et la fusion des deux assemblées régionale et départementale en une collectivité unique, les élus de la Réunion s'accrochent au statu quo. En attendant la réforme des collectivités locales prévue en 2014.
"Coma circulatoire"
La campagne se concentre sur les dossiers de la collectivité, en particulier le tram-train, un projet de la majorité sortante qui doit relier, dans un premier temps, le nord-ouest au nord-est de l'île et empêcher le "coma circulatoire". Son financement a fait l'objet d'un accord entre la région et le gouvernement en 2007. Mais l'Etat a refusé d'accorder la "dotation ferroviaire" sans laquelle cet investissement risque d'être compromis.
M. Robert et M. Virapoullé font front contre le projet. "Le président sortant et son équipe ont été jusqu'ici incapables de présenter un dossier crédible", accuse le premier, que le ministre de l'industrie, Christian Estrosi, est venu soutenir, samedi 6 mars. Le second condamne de la même manière "des espoirs d'aménagement qu'on ne peut satisfaire". Face aux attaques, M. Vergès, contesté pour la réalisation de la Maison des civilisations et de l'unité réunionnaise, a assuré que le tram-train pourrait être "en chantier au deuxième semestre 2010". Il a annoncé que le scrutin constituerait un "référendum" sur ce projet.
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