samedi 3 avril 2010

Un puissant cyclone balaie les îles Fidji


L'état de catastrophe naturelle a été décrété, mardi 16 mars, aux îles Fidji, balayées par un puissant cyclone qui a détruit de nombreuses habitations et provoqué l'évacuation de 17 000 personnes. Pour l'heure, le seul décès recensé est celui d'une jeune femme qui s'est noyée, emportée par une vague, dimanche à l'approche du cyclone Tomas, sur l'île de Vanua Levu (Nord). Mais les autorités redoutent d'autres victimes, le directeur de l'Office national des catastrophes ayant évoqué "plusieurs décès" non confirmés. "Je pense que certaines personnes ont perdu la vie, mais il n'y a que quelques [décès]", a-t-il indiqué à l'AFP. Le nombre des victimes n'a pu être confirmé par la police tant que les communications avec les îles touchées n'ont pas été rétablies, a-t-il ajouté. "Ceux qui ont connu d'autres cyclones assurent que celui-ci est le plus long et le plus puissant, et surtout le plus destructeur", a-t-il ajouté.

"L'état de catastrophe naturelle a été décrété [dans les divisions administratives] du Nord et de l'Est", a indiqué un responsable de la gestion des catastrophes, faisant état pour le moment de "plus de cinquante habitations détruites". "Nous nous attendons à ce que ces chiffres augmentent au cours des prochains jours", a-t-il ajouté, alors que de nombreuses îles sont coupées du monde après la rupture des moyens de communication. Les autorités se sont dites particulièrement inquiètes au sujet des îles septentrionales de Cikobia et Qelelevu.

Tomas est accompagné de vents d'une vitesse moyenne de 175 km/h. En mer, les vagues ont atteint plus de 7 mètres de haut et les navires ont été invités à éviter la zone. "Le cyclone devrait maintenir son intensité maximale pendant douze heures environ avant de commencer à décliner", a indiqué mardi matin le chef des services météorologiques. Les deux îles principales, Viti Levu et Vanua Levu, ont été les plus touchées par le cyclone, qui s'est ensuite déplacé vers l'est, où deux villages ont été inondés sur l'île de Lakeba.

Plusieurs milliers de personnes évacuées de leur domicile ont trouvé refuge dans des centres mis en place par les autorités, notamment à Vanua Levu. Au total, plus de 17 000 personnes ont dû être évacuées, principalement dans le nord de l'archipel, où le cyclone a endommagé des bâtiments et des récoltes et provoqué des inondations. Les routes sont barrées par des arbres et des fils électriques. L'archipel des Fidji, dans le Pacifique sud, compte un peu moins d'un million d'habitants. Les écoles et bâtiments administratifs sont restés fermés mardi, et un couvre-feu a été décrété sur la plus grande partie du territoire. Auparavant, Tomas a causé des dégâts matériels et à la végétation à Futuna, dans l'archipel français de Wallis-et-Futuna, au nord-est des Fidji.

Après Xynthia, les élus dénoncent le rôle de l'Etat


Des piles de matelas sur les trottoirs, des montagnes de meubles dans les jardins : deux semaines après la tempête Xynthia, qui a fait 53 morts en France et dévasté des centaines de maisons dimanche 28 février, le soleil n'a pas fini de sécher les côtes ravagées de Charente-Maritime et de Vendée. Mais pendant que les milliers de maisons inondées sont vidées et récurées, chacun sait que le débat sur l'urbanisation intensive de ce littoral à risque ne fait que commencer.

Muni des résultats de l'enquête commandée pour déterminer les causes de la catastrophe, le président de la République, Nicolas Sarkozy, doit se rendre dans ces deux départements, mardi 16 mars, pour préparer "les décisions destinées à améliorer leur protection contre les aléas naturels dans les années à venir".

Les maires ont été sévèrement mis en cause, au lendemain du drame, pour avoir développé leur commune dans des zones inondables. Le préfet de Vendée, Jean-Jacques Brot, entré en fonction deux semaines seulement avant la tempête, a eu des mots très durs contre des municipalités accusées d'avoir ignoré les mises en garde répétées des services de l'Etat.

Alors que l'Assemblée nationale comme le Sénat envisagent de former des commissions d'enquête, les élus locaux refusent de porter seuls le chapeau. "C'est toute une chaîne de responsabilités qui est en cause. L'Etat, les municipalités, les promoteurs, les propriétaires, les assureurs : tout le monde connaissait les risques", résume le maire de La Tranche-sur-Mer, Serge Kubryk, qui prépare une communauté de communes avec La Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer, les deux villages les plus durement touchés de Vendée.

Si les municipalités ont à tout le moins manqué de prudence, les critiques virulentes de la préfecture masquent aussi un réveil bien tardif des services de l'Etat. Pour sa défense, la préfecture de Vendée brandit aujourd'hui le plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) élaboré par sa direction départementale de l'équipement (DDE), dont les communes auraient retardé l'application. La Faute-sur-Mer, où 29 habitants ont péri noyés, y apparaît presque entièrement en rouge, couleur synonyme d'interdiction de construire en raison d'un risque majeur. L'Aiguillon-sur-Mer, de l'autre côté de l'estuaire du Lay, affiche une bonne quantité de bleu foncé - risque important - et deux vastes zones rouges, dont la pointe de l'Aiguillon, superbe décor sauvage aujourd'hui dévasté où 250 maisons ont été construites, pour la plupart en toute illégalité, depuis les années 1950.

Problème : ce document n'a été élaboré qu'en 2008, alors que l'urbanisation était déjà largement achevée. "Jusque-là, nous avions pour référence un PPRI daté de 2002, d'après lequel L'Aiguillon ne compte aucune zone rouge et où les lotissements de La Faute sont en bleu clair", témoigne le maire de L'Aiguillon, Maurice Milcent, en étalant la carte sur son bureau. C'est d'ailleurs toujours ce document qui fait foi, le nouveau PPRI n'ayant pas encore été soumis à l'enquête publique, en raison notamment de l'opposition du maire de La Faute, René Marratier.

"En toute légalité"

"On peut se demander quel était le sens d'inscrire en zone rouge des parcelles déjà entièrement couvertes de lotissements", observe Joël Sarlot, vice-président du conseil général de Vendée et président du Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement. D'autant plus, ajoute M. Kubryk, que toutes les constructions ont été menées avec la bénédiction des services de l'Etat : "Non seulement, la DDE ne s'est pas opposée aux permis de construire, mais dans de petites communes comme La Faute-sur-Mer, c'est la DDE elle-même qui instruit directement ces permis. L'Etat connaissait donc parfaitement la situation."

Il savait, ainsi, que les lotissements de la "cuvette" de La Faute-sur-Mer étaient bâtis à 3,70 mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, quand le dossier départemental des risques majeurs établi par la préfecture stipule un niveau minimum de 4 mètres.

"Le vrai drame, c'est que l'essentiel des constructions ont été faites en toute légalité, analyse un responsable régional du littoral. C'est une succession d'erreurs collectives, face à une demande d'urbanisation colossale et à d'énormes intérêts économiques." Une situation moins facile à résoudre que la recherche d'un coupable.

Un satellite de la planète rouge vu de près par Mars express


Puisqu’on ne retournera pas sur la Lune de sitôt – au grand dam de certains parlementaires américains et des anciens d’Apollo –, l’homme braque son regard vers une lune de la planète Mars.

Des clichés remarquables de l’un des satellites naturels de Mars, Phobos, nous sont parvenus dimanche. Ils ont été pris par la sonde Mars express de l’ESA, envoyée en 2005.

Ce petit satellite à la forme irrégulière a été photographié avec une précision inédite. Les clichés permettront de déterminer le site d’atterrissage d’une sonde russe Phobos-Grunt prévue pour 2010. Elle aura pour mission, entre autres, de prélever 200 grammes du sol de Phobos et les rapporter sur Terre.

Ce satellite naturel de la planète Mars a des similitudes avec notre Lune, et n’en déplaise à Pink Floyd, il possède aussi une face cachée. L’essentiel des satellites en orbite autour d’un astre très massive finissent par ne plus lui montrer qu’un côté. C’est ce qu’on appelle une rotation synchrone : les périodes de révolution et de rotation sont égales.

Les effets de marée, à cause de la non uniformité de la force gravitationnelle, déforment le satellite et lui donnent une forme aplatie. La force de marée agit sur le bourrelet formé et applique un couple freinant la rotation du satellite. Sur une grande échelle de temps, le système atteint une position d’équilibre lorsqu’il tourne sur lui même en même temps qu’il fait un tour de la planète qui l’attire. Il ne peut plus être ralenti, c’est pour cette raison que la Lune nous montre toujours la même face.

L’interaction entre la Terre et la Lune a freiné cette dernière dans sa rotation. Elle n’a pas pu résister longtemps, vu sa faible masse. Mais l’inverse est également vrai ! La Lune freine la Terre, certes dans des proportions moindres mais non sans conséquences. Dans se manège la période de rotation de la Terre a changé. Il y a 300 millions d’années, un an se décomposait en 400 jours de 22 heures. On estime actuellement, grâce aux horloges atomiques, que la durée du jour est modifiée de 2 millisecondes par siècle.

Les chiens seraient originaires du Proche-Orient


Les chiens seraient originaires du Proche-Orient et non d'Europe ou d'Asie, selon une étude publiée mercredi 17 mars, qui montre aussi comment une grande diversité peut exister entre les différentes races de chiens malgré un éventail génétique limité au départ.

"Les chiens semblent partager davantage de similitudes génétiques avec les loups gris du Proche-Orient qu'avec n'importe quelle autre population de loups dans le monde", résume Robert Wayne, de l'Université de Californie, qui a dirigé cette nouvelle analyse génétique à grande échelle. La majeure proportion de l'héritage ancestral des chiens modernes est due à des loups du Proche-Orient, ce qui "conforte l'hypothèse que les chiens sont originaires du Proche-Orient", ajoute M. Wayne dans un communiqué publié par l'université.

Des recherches génétiques antérieures, fondées seulement sur une petite fraction d'ADN mitochondrial, celui propre aux centrales à énergie des cellules, avaient suggéré une origine est-asiatique des chiens. La nouvelle étude, concernant 912 chiens de 85 races et 225 loups gris (Canis lupus, l'ancêtre du chien domestique), a permis d'analyser plus de 48 000 marqueurs répartis sur la totalité du génome. Selon le professeur Wayne, 80 % des races de chiens sont des races modernes qui ont évolué au cours des derniers siècles. D'autres races ont une histoire plus ancienne.

Les chiens du Proche-Orient étaient déjà associés à l'homme, comme en témoigne la découverte d'un chiot dans les bras d'un homme dans un site mortuaire. Des traces archéologiques datant de 12 000 à 13 000 ans attestent de leur existence au Proche-Orient à cette époque, même si des restes plus anciens de chiens ont été retrouvés en Belgique et en Russie.

Au-delà de l'apport génétique dû aux loups du Proche-Orient, une reproduction interespèces plus récente entre chiens et populations locales de loups a pu contribuer à l'histoire récente de certaines lignées canines, selon Bridgett von Holdt, principale auteure de l'étude. L'évolution des races de chiens modernes a "permis de créer une remarquable diversité" malgré une "boîte à outils" génétique limitée, souligne-t-elle.

Importante fuite de méthane de l'océan Arctique dans l'atmosphère


Le fond de l'océan Arctique libère du méthane, un puissant gaz à effet de serre, à un rythme plus élevé que ne le pensaient les experts, ce qui pourrait aggraver le réchauffement climatique, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science.

"Cette découverte met en évidence une source de méthane importante mais jusqu'ici négligée provenant du permafrost [le sol gelé en permanence] situé sous l'eau, plutôt que sous les terres", écrivent les auteurs de l'étude, qui soulignent que "ces émissions risquent d'avoir à l'avenir un effet dramatique sur le réchauffement climatique".

Cette équipe de recherche internationale a étudié entre 2003 et 2008 les eaux du plateau arctique de Sibérie orientale, qui couvrent plus de 2 millions de kilomètres carrés dans l'océan Arctique. De précédentes études effectuées en Sibérie s'étaient plutôt concentrées sur le méthane s'échappant sous l'effet du dégel du permafrost situé sur le continent.

Les scientifiques ont en effet longtemps considéré que le permafrost situé sous l'océan Arctique constituait une barrière infranchissable pour le méthane, un gaz dont l'effet de serre est trente fois supérieur à celui du CO2. Mais les observations de l'équipe de l'université de Fairbanks montrent que le permafrost sous-marin est perforé et laisse échapper de grandes quantités de méthane.

Sur l'île de Ré, Loix reprend ses esprits après le passage de Xynthia


Envoyé spécial Loix, île de Ré

Loix est un village auquel on accède par une route bordée de marais asséchés au Moyen Age. Lorsque la tempête Xynthia a frappé le village, situé sur l'île de Ré, Loix est redevenue, pendant deux jours, une île. Trois heures après la submersion, "les premiers pompiers arrivaient dans leur Zodiac" raconte le maire divers-droite Lionel Quillet qui a la mine d'un homme qui n'a dormi que quelques heures lors des cinq dernières nuits.

"L'eau a été polie, plaisante son adjoint, Patrick Boussaton, elle s'est arrêtée au panneau Loix" et n'est pas allée jusqu'au cœur du village qui compte entre 700 et 800 habitants. La preuve, pour un promeneur à bicyclette croisé sur la route, que les "anciens n'avaient pas tout à fait tort" en concentrant leurs logements dans le centre du village, au plus loin des eaux, certes domestiquées, mais que l'on sait dangereuses. L'homme sourit presque en photographiant un voilier éventré gisant sur ce qui fut une piste cyclable. "On a oublié que la mer, les fleuves et les montagnes restaient dangereuses", déplore-t-il. Une rengaine entendue bien des fois sur l'île de Ré.

"DE MÉMOIRE D'HOMME, ON NE CONNAISSAIT PAS ÇA"

A Loix, personne n'a péri sous les eaux, même si le maire et son adjoint avouent qu'il s'en est fallu de peu. Passés le "choc terrible et la stupéfaction", les îliens ont "chaussé leur bottes" et sont partis faire le tour des maisons. Celles qui ont été inondées se trouvaient dans une "zone submersible, mais constructible", explique l'adjoint au maire, en précisant immédiatement que "cela n'était jamais arrivé" auparavant. "De mémoire d'homme, on ne connaissait pas ça", confirme M. Quillet.

Sur l'île de Ré, l'urbanisme n'a pas connu les excès de la côte vendéenne. La majorité des terrains de l'île ont été classés en zone protégée, une disposition qui a mis les maires par la même occasion à l'abri d'une trop grande pression de leurs administrés. "Quand bien même un maire aurait voulu accéder à une telle demande, il n'aurait rien pu faire, seul un arrêté ministériel aurait permis de rendre constructibles ces terrains", explique l'édile. La plupart des nouvelles habitations ont donc été établies dans les limites anciennes, densifiant le centre sans que leurs occupants ne courent le risque de finir les pieds dans l'eau.

Toutes les personnes sinistrées – entre 60 et 80 personnes – ont été accueillies dans les mobil-home du camping municipal. "Dès dimanche après midi, tout le monde était au sec et au chaud", se réjouit M. Quillet qui est également président de la communauté de communes de l'île. Depuis toutes ont été relogées dans des maisons inoccupées l'hiver. De fait, le camping est vide. Devant l'une des maisons encore submergées, une dame regarde les pompiers à l'œuvre. C'est sa maison qui est inondée. Elle vit désormais chez des amis qui vivent à l'année sur le continent. Elle n'en dira pas plus, mécontente de son passage à la télévision deux jours plus tôt.

"ON A CRU QUE LOIX N'EXISTAIT PLUS"

Cinq jours après la tempête, règne une ambiance étrange, mélange d'animation et de torpeur, dans cette commune que l'on imagine hyperactive en saison. Nombreux sont les estivants qui sont venus constater les dégâts par eux-mêmes. Croisés en bordure d'un champ d'oliviers – "du folklore ou un pari sur le réchauffement climatique" pour un agriculteur réthais –, un couple de Franciliens photographie l'eau qui arrive à mi-hauteur du tronc noueux des pauvres arbres. Ils sont soulagés, l'eau s'est arrêtée au muret qui jouxte leur maison. Au café, même constat pour un couple d'Anglais qui se réjouissent que leur villa n'ait rien. "En écoutant les informations anglaises, on a cru que Loix n'existait plus", note Monsieur dans un français impeccable.

Le village est traversé en permanence par des camions-bennes transportant pierres, sable ou gravats. Sur ce qu'il reste des digues, les engins s'affairent à colmater les brèches ou à reconstruire ce que la mer a balayé en une nuit. Derrière l'une d'elles, un homme venu de Toulouse constate les dégâts sur son matériel qu'il loue à une ferme d'aquaculture. La ferme est dévastée. Les hangars ont été déchiquetés, un tracteur est immergé aux trois quarts et une citerne d'oxygène destinée aux milliers de jeunes poissons, désormais morts, gît à cinq cents mètres de là où elle était arrimée.

A l'heure du déjeuner, le café du village est bondé. "Le repos des braves", rigole un des pompiers attablés avec une vingtaine de ses compagnons. L'ambiance est joviale même si la tempête est sur toutes les lèvres. Un habitué plaisante avec le patron et le félicite pour ses "affaires qui marchent bien pour un mois de mars". Cela ne le fait pas rire. Il sait qu'il a "perdu bien plus qu'il n'a gagné".

La lutte contre la mortalité maternelle ne progresse pas


A cinq ans du rendez-vous fixé par les Nations unies (ONU) pour remplir les Objectifs du millénaire, plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) s'alarment au sujet de la question de la santé maternelle. Si l'ONU s'était engagée, en 2000, à "réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle" en 2015 dans le monde et à "rendre l'accès à la médecine procréative universel", les progrès enregistrés sont proches du néant.

"Une femme dans le monde meurt chaque minute à cause de complications liées à la grossesse ou à l'accouchement", rappelle Oxfam France, porte-drapeau d'une campagne qui doit être lancée, vendredi 12 mars, contre cette "non-assistance à mère en danger" et associe Médecins du monde, Action for Global Health et Avocats pour la santé dans le monde. Sur 530 000 décès annuels de femmes pendant leur grossesse ou à l'accouchement, la moitié ont lieu en Afrique subsaharienne et un tiers en Asie du Sud.

Les moyens accordés à la planification familiale ne progressent pas davantage. En Afrique subsaharienne, 20 % des femmes qui le souhaitent n'auraient pas accès à la contraception, un pourcentage sous-estimé selon les experts. La planification familiale peut pourtant agir directement sur le taux de mortalité maternelle dans les pays en développement : selon une étude du ministère de la coopération britannique, "32 % des décès maternels pourraient être évités grâce à l'accès à des moyens de contraception modernes", en évitant les grossesses trop précoces et trop rapprochées par exemple. Un meilleur accès à la contraception permettrait aussi de réduire les avortements non médicalisés, à l'origine de 13 % de la mortalité maternelle.

Comment expliquer que la maîtrise de la fécondité puisse être à ce point négligée ? En 2005, les ONG ont difficilement obtenu que l'objectif sur la santé maternelle soit assorti d'une exigence de planification familiale. Mais la gêne à aborder ces questions est encore palpable dans les institutions et sur le terrain.

La faute en revient en partie aux difficultés de financement. Les pays concernés peinent à consacrer 15 % de leurs dépenses publiques à la santé, comme ils s'y étaient engagés en 2001. Et l'aide est insuffisante. "Selon l'Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale, il faudrait dégager 36 milliards de dollars pour se donner les moyens d'atteindre les objectifs en matière de santé maternelle, quand l'aide internationale, publique et privée, est de 20 milliards de dollars", pointe Julien Potet, d'Oxfam France.

Cette situation est notamment le fruit de réticences d'ordre moral et politique. L'administration Obama, qui a débloqué 12 millions de dollars pour la promotion de la contraception en Afrique et en Asie, a certes rompu avec les années Bush, quand tout financement aux organisations pratiquant ou facilitant l'avortement était interdit. Mais, aujourd'hui encore, le gouvernement canadien de Stephen Harper maintient cette ligne conservatrice.

"L'approche planning familial n'est pas très bien perçue, les politiques coercitives de contraception menées en Inde puis en Chine ayant joué contre le sujet, explique Catherine Giboin, de Médecins du monde. Aujourd'hui, on reprend cette question non plus sous l'angle du contrôle de la démographie, mais du point de vue du droit des femmes." Au Niger, où l'ONG participe à un programme mis en place en 2007 par l'Union européenne, l'accès à la contraception n'est abordé que par le biais de "l'espacement des naissances", une notion acceptée par l'islam, quand celle de la limitation des naissances est proscrite, explique le docteur Joël Le Corre, chargé de mission de Médecins du monde dans ce pays.

Avec 7,1 enfants par femme, le Niger, où 60 % des jeunes femmes ont un enfant avant l'âge de 19 ans, affiche le taux de fécondité le plus élevé au monde. La gratuité des soins aux femmes enceintes et de l'accès à la contraception, décidée par le gouvernement nigérien, et le soutien des imams ont permis au programme auquel contribue Médecins du monde dans la région de Tahaoua d'obtenir des résultats tangibles. "Le taux de prévalence de la contraception est passé de 8 % à 14 %", indique M. Le Corre.

Avec un taux d'accès à la contraception situé entre 5 % et 10 %, quand il oscille entre 60 % et 90 % en Asie et en Amérique latine, l'Afrique noire cependant est loin du compte. "Une croissance de 2,5 % à 3 % du taux de fécondité, ce qui est aujourd'hui le cas dans une quinzaine de pays d'Afrique subsaharienne, est insoutenable et condamne l'Afrique à l'aide extérieure", assure Jean-Pierre Guegan, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), l'un des rares démographes à oser enfourcher le cheval de bataille de la planification familiale en Afrique subsaharienne.

Si la baisse - lente mais réelle - de la fécondité observée ces dernières années dans cette région du monde se poursuit mais ne s'accélère pas, "l'hypothèse haute des Nations unies d'un nombre moyen de trois enfants par femme en 2050, qui conduit à 2 milliards d'habitants, pourrait se révéler trop basse, et la population de l'Afrique subsaharienne pourrait encore doubler entre 2050 et 2100 et dépasser alors les 4 milliards", affirme M. Guegan.

Autant d'arguments qui plaident en faveur de la planification familiale, le plus essentiel étant sans doute que les femmes africaines ont, elles aussi, droit à la maîtrise de leur propre fécondité.

Bataille diplomatique autour des espèces menacées


Rarement conférence des parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (Cites) aura autant fait parler d'elle. Ce coup de projecteur tient, pour beaucoup, à la focalisation sur le thon rouge, espèce convoitée et surpêchée dont le sort fait l'objet d'une intense bataille diplomatique. Son commerce pourrait être suspendu à l'occasion de cette réunion, qui se tient à Doha (Qatar) du samedi 13 au jeudi 25 mars.

L'année internationale de la biodiversité, décrétée par les Nations unies en 2010, renforce encore l'intérêt pour la conférence. Plus d'un tiers des espèces sauvages recensées par l'Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN) est menacé d'extinction. La communauté internationale s'est engagée à stopper la destruction d'écosystèmes indispensables à l'homme, sans succès jusqu'à maintenant. Or la Cites est un des rares outils multilatéraux de protection de la nature ayant démontré son efficacité. A tel point qu'elle apparaît de plus en plus comme un recours.

L'objectif de la convention, adoptée en 1973, est de s'assurer que le commerce international d'espèces sauvages, qui génère des milliards de dollars de recettes chaque année et porte sur plus de 350 millions de spécimens, ne menace par leur survie. "Chaque jour, nous consommons de la biodiversité pour notre alimentation, notre mobilier, nos cosmétiques, nos vêtements, nos bijoux, nos objets d'art, notre pharmacie, souligne Juan Vasquez, porte-parole du secrétariat de la Cites. La nature est une ressource renouvelable si on la gère bien, mais si on dépasse les limites, on provoque des extinctions."

Pour endiguer le phénomène, chacun des 175 Etats parties de la Cites peut, tous les trois ans, proposer d'intégrer une ou plusieurs espèces à l'une des annexes de la convention. L'annexe I est réservée aux animaux et végétaux menacés de disparition imminente. Si la proposition est votée à la majorité des deux tiers, le commerce international en est interdit. Les espèces surexploitées, sans être en danger critique, sont proposées à l'annexe II. Leur commerce est autorisé, mais les Etats doivent fournir des certificats garantissant qu'elles ont été prélevées légalement et qu'elles ne sont pas surexploitées.

Quelque 33 000 espèces sont aujourd'hui classées, dont moins d'un millier à l'annexe I, qui inclut grands singes, éléphants, guépards, tigres, tortues, oiseaux de proie, crocodiles, cactées, orchidées... Le système a fait ses preuves. L'interdiction du commerce international de l'ivoire, en 1989, a été un moment historique pour la Cites. Sans cette convention, il n'y aurait sans doute plus à la surface du globe ni éléphants, ni tigres, ni rhinocéros, ni tortues marines...

"OUTIL LE PLUS PUISSANT"

"C'est l'outil le plus puissant pour protéger la biodiversité, commente Lucien Chabason, directeur délégué de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). D'abord parce que la Cites utilise l'arme commerciale. Ensuite parce qu'elle fonctionne à la majorité et non à l'unanimité. Un Etat ne peut donc bloquer une décision. Enfin, elle a su assurer la mise en oeuvre de ses décisions, grâce à la mobilisation des services douaniers dans les ports et les aéroports."

"Contrairement à la Convention sur la diversité biologique de 1992, qui fixe des objectifs généraux et fait appel au volontariat des Etats, sans réel débouché, la Cites prend des décisions concrètes qu'elle fait appliquer", renchérit Sébastien Moncorps, directeur du comité français de l'UICN. Si un Etat n'applique pas correctement une décision, il peut être sanctionné par une interdiction totale du commerce des espèces listées.

En raison de cette efficacité, le champ couvert par la Cites grandit. Historiquement centrée sur les animaux et plantes emblématiques, elle s'étend aujourd'hui à des espèces exploitées commercialement à grande échelle, comme les espèces marines et certaines essences de bois, que d'autres systèmes de contrôle ont échoué à protéger. Dans le cas du thon rouge, c'est l'incapacité de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), gérée par les Etats pêcheurs, à préserver la ressource qui a poussé certains Etats à se tourner vers la Cites. Résultat : des intérêts économiques de plus en plus puissants entrent en scène, et le jeu diplomatique se tend.

Ce bilan positif ne doit pas occulter plusieurs limites. Les Etats peuvent, en émettant une "réserve", ne pas appliquer une décision - même s'il leur faut alors assumer les risques politiques d'une telle décision, notamment une pression accrue des écologistes. De plus, la Cites ne réglemente pas le commerce intérieur, qui est aussi une cause majeure d'extinction.

Surtout, en l'absence de moyens propres, son application sur le terrain repose sur l'engagement des Etats à faire appliquer les contrôles et à lutter contre le braconnage, qui reste une menace considérable. Ces carences expliquent pourquoi le tigre d'Asie ou le rhinocéros, entre autres, sont toujours menacés, malgré leur inscription à l'annexe I.

Enfin, la Cites est loin de couvrir les multiples causes de l'érosion de la biodiversité. "Elle ne traite ni la réduction des habitats, ni l'introduction d'espèces invasives, ni la pollution, ni le réchauffement climatique, explique Colman O'Criodain, du Fonds mondial pour la nature (WWF). Ce n'est pas son rôle."

"La Cites fonctionne bien aussi parce qu'elle porte sur un objet limité", observe M. Chabason, pour qui ses succès réels "ne doivent pas faire écran à l'ampleur de la régression du vivant, qui demande une mobilisation générale".

Des bateaux pour mémoire


C'est l'histoire d'un jeune lieutenant de marine, François-Edmond Pâris, élevé à la rigueur de l'école navale, adolescent brillant, doué en mathématiques, mais qui n'aimait ni les jeux de cartes ni les ambiances enivrées des tavernes. Aux escales, il préférait en toute quiétude s'adonner à la passion de sa vie : le dessin, un talent hérité de sa mère, une fille d'armateur brestois, un peu artiste. Son oeil de marin fit le reste. Il décida d'immortaliser les bateaux qu'il découvrait au fil de ses voyages en mer, intrigué par leur forme, leur matériau et leur usage. Son coup de pinceau fit des miracles et une oeuvre scientifique.

Depuis le 10 mars (et jusqu'au 19 septembre), le Musée national de la marine à Paris, rend hommage à cet honnête homme du XIXe siècle avec l'exposition intitulée "Tous les bateaux du monde". Une collection magnifique de dessins, de croquis, de maquettes, d'aquarelles qu'il fallut deux ans pour rassembler, comme l'explique Alain Niderlinder, conservateur-adjoint au Musée de la marine.

Ce trésor patrimonial fait de l'amiral Pâris, né en 1806 et mort en 1893, le fondateur de l'ethnographie nautique. L'ouvrage qu'il publie en 1843, Essai sur la construction navale des peuples extra-européens, reste une bible pour les scientifiques qui se réclament aujourd'hui de son école. "Pâris aurait pu se contenter de décrire les bateaux d'Arabie, d'Inde, de Chine, de Polynésie, par de simples croquis techniques, explique Eric Rieth, directeur de recherche au CNRS et membre du comité scientifique de l'exposition, mais il perçoit très vite que le bateau est aussi un objet social, en symbiose avec son environnement naturel, économique et culturel. Bref, que le bateau, c'est aussi et surtout des hommes."

Par chance, le militaire qui exigeait que chez lui on parle anglais, afin que ses deux fils, des marins eux aussi, s'ouvrent sur l'ailleurs, sait aussi écrire. Il annote ses dessins, décrit, analyse, compare... "C'est un chercheur de terrain, dans la droite ligne de l'anthropologie sociale, poursuit M. Rieth. Pour lui, les bateaux extra-européens, ceux de ces peuples de "sauvages" ou de "naturels", selon le vocabulaire du XIXe siècle, sont susceptibles d'être des sujets d'histoire au même titre que les édifices civils, militaires et surtout religieux."

Quand il embarque comme hydrographe en 1826 pour sa première circumnavigation de trois ans - il fera deux autres tours du monde - à bord de l'Astrolabe, le jeune officier de marine est remarqué par son commandant, Dumont d'Urville, qui l'encourage à dessiner. La mission s'inscrit encore dans l'esprit des voyages d'exploration du XVIIIe siècle, même s'il s'agit aussi d'aller agiter le pavillon français le long des côtes d'Afrique et d'Asie. C'est lors de cette expédition que le projet scientifique de Pâris commence à prendre forme. L'ethnocentrisme le rebute. Cet humaniste sent le besoin d'éclairer et de transmettre : "Notre époque de progrès sera peut-être accusée plus tard d'avoir été égoïste et d'avoir laissé perdre ce qui ne servait pas à ses plaisirs ou à son utilité directe", écrira-t-il. Certains lui reprocheront de ne pas avoir pu totalement se détacher de la pensée - et de la conquête - coloniale de l'époque, cédant pour les Africains, qu'il n'aime pas, aux clichés de l'anthropologie raciale. Mais son empathie pour les autres populations autochtones est réelle.

Un événement le marque particulièrement. Admirateur de James Cook, le célèbre explorateur britannique du XVIIIe siècle, il a dévoré ses récits de voyage en Polynésie et ses descriptions des pirogues des chefs tahitiens, notamment celle du roi O-Too, d'une architecture très sophistiquée. Un bâtiment de guerre entièrement cousu à la main, de plus de 30 mètres de long, propulsé par 144 pagayeurs. Quand il débarque à Papeete en 1839, lors de son troisième tour du monde à bord de l'Artémise, une frégate commandée par Laplace, il n'en retrouve aucune trace. Beaucoup de villages sont déserts, les hangars sont vides... "Cette pirogue était exceptionnelle, raconte Hélène Guiot, ethno-archéologue, rattachée à l'unité mixte de recherche (UMR) d'Archéologies et sciences de l'antiquité (ArScAn). Mais comme beaucoup d'autres, sa destruction a été ordonnée par les missionnaires catholiques et protestants, obsédés par l'éradication des objets associés aux rituels paganistes. Les idoles devaient être brûlées."

La scientifique raconte les offrandes consacrées à tous les dieux tutélaires, protecteurs de l'embarcation. Les esprits des charpentiers de marine, par exemple, pour les remercier du choix des bois, souple pour les traverses, dense pour l'étrave. Elle décrit comment les déportations et les interdictions de voyager - pour mieux surveiller les populations à convertir - ont conduit à la perte de la connaissance du ciel et de ses étoiles, donc de la navigation.

Lors de l'escale polynésienne, Pâris comprend, pour reprendre les mots du navigateur Titouan Lamazou, préfacier de l'ouvrage consacré à l'exposition (Tous les bateaux du monde, éditions Chasse-marée-Glénat, 208 p., 39 euros), que "ses craintes sur la désinvolture de notre civilisation de progrès sont fondées". Dès son retour en France, il poursuit l'écriture de son Essai. Il le fait avec d'autant plus d'empressement que l'état-major de la marine, également impressionné par l'excellence de sa formation d'ingénieur, lui confie la mission de développer la propulsion à vapeur, ce qui lui vaudra le surnom "d'Amiral des mécaniciens". L'univers de la voile est définitivement menacé. Les clippers vont bientôt céder la place aux cargos. Quand il quitte le service actif en 1871 pour devenir conservateur du Musée naval du palais du Louvre, il met la dernière main à son oeuvre. Et fait réaliser à partir de ses observations, des dizaines de maquettes, du boutre arabe au chelingue de Pondichéry. La mémoire de la mer est préservée.

Le kiwi, sauvé par un insecte


On est en plein dans la saison du kiwi français. Notre pays en produit chaque année 76 000 tonnes, essentiellement en Aquitaine et Midi-Pyrénées. Et, on ne le sait pas toujours, l’essentiel de cette production est bio. Il faut dire que le kiwi pousse bien chez nous, sans besoin de fongicide ou de pesticide. Sa peau le rend assez résistant ; et le fait que la France ne fait pas de mono-cultures 100% kiwi limite les risques.

kiwis-noirs.1268236113.JPGOr, depuis 2001, un insecte (la “Metcalfa pruinosa”) y dépose parfois ses larves et fait noircir la peau des kiwis. Mais ouf, les professionnels déconseillent l’utilisation de tout traitement chimique : ce serait essentiellement inefficace, disent-ils, voire nuisible pour l’éco-système environnant. Bref, cela apporterait plus de problèmes que de solutions.

Pour un contrôle durable de ce parasite, il faut lui donner un ennemi, naturel, en introduisant un autre insecte : le “Neodryinus typhlocybae”. Celui-là va bouffer les jeunes larves de l’autre insecte, voire pondre dedans, ce qui va les tuer. Introduire une population d’insectes capable de contrôler sur le long terme les attaques faites au kiwi prend de 5 à 10 ans.

Une fois introduit par l’homme, l’insecte vit sa vie, s’implante à plusieurs kilomètres. Si Metcalfa a pas mal progressé dans notre pays en 2009, Neofryinus est de plus en plus efficace contre lui. Pour une fois, une filière agricole a choisi la lutte biologique… et le temps.

Nette augmentation de l'irradiation liée au diagnostic médical


L'exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée au diagnostic médical a augmenté en France, de 57 % en 2007 par rapport à 2002, expliquent l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire dans un rapport (pdf) publié lundi 22 mars.

Plusieurs facteurs expliquent la nette augmentation de la "dose efficace moyenne" entre 2002 – date du précédent rapport – et 2007. La dose efficace est un indicateur de radioprotection qui prend en compte les doses délivrées à chacun des organes du corps humain exposés a des rayonnements ionisants et leur sensibilité à ces rayonnements. Elle s'exprime en millisievert (mSv).

Cette augmentation est notamment due à un nombre accru d'examens par scanner (+ 26 %) et de médecine nucléaire (+ 38 %). Pendant ces cinq années, il a été observé une plus grande part des examens par scanner du thorax, de l'abdomen et du pelvis, c'est-à-dire des organes radiosensibles contribuant fortement à la dose de référence. Enfin, les auteurs de l'étude ont noté une nette augmentation du nombre d'examens associant la tomographie par émission de positons à un examen scanner.

Les actes de diagnostic médical en France conduisent à une dose efficace égale à 1,3 mSv en moyenne par an et par individu. Une valeur inférieure à celle des Etats-Unis (3 mSv), et "dans la fourchette des valeurs moyennes européennes (0,4 mSv au Royaume-Uni, 2 mSv en Belgique)", soulignent les instituts.

Chez l'adulte, le nombre d'actes et cette dose individuelle moyenne varie avec le sexe et l'âge. Par exemple, chez la femme, elle varie de 0,4 mSv par an entre 20 et 24 ans à 2,5 mSv par an entre 70 et 90 ans. Les actes les plus fréquents sont la mammographie (0,4 acte par an et par femme entre 50 et 70 ans), les radiographies des membres et du thorax.

En tout, ce sont 74,6 millions d'actes de diagnostic utilisant les rayonnements ionisants qui ont été réalisés en France en 2007. La radiologie conventionnelle (thorax, membres...) représente 63 % des actes, la radiologie dentaire 24,7 %, les examens scanner 10,1 % et la médecine nucléaire 1,6 %.

L'interdiction du commerce de l'ivoire des éléphants maintenue


La conférence de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées) a décidé lundi 22 mars de maintenir sa stricte interdiction du commerce de l'ivoire des éléphants, victimes de braconnage, en rejetant les demandes de la Tanzanie et de la Zambie d'un allègement des contraintes sur leurs populations de pachydermes. Pour le Kenya, leader d'une coalition de 23 pays africains hostiles à toute dérogation, le mieux est "de ne plus parler du tout de l'éléphant à la Cites jusqu'en 2018", puisqu'un moratoire, entré en vigueur en 2008, interdit les ventes d'ivoire pour neuf ans.

Pourtant, la Tanzanie (100 600 éléphants) et la Zambie (27 000) réclamaient à la Cites le droit de vendre respectivement 80,6 tonnes et 21,7 tonnes d'ivoire "légal", issues de l'abattage régulier ou de mortalité naturelle. Ces deux pays d'Afrique de l'Est pourraient d'ailleurs tenter de rouvrir les débats en session plénière, mercredi et jeudi. Selon la Tanzanie, la vente des 80,6 tonnes d'ivoire lui aurait rapporté 20 millions de dollars, une somme qu'elle s'engageait à consacrer à la conservation des éléphants.

UN "MAUVAIS SIGNAL" AUX BRACONNIERS

Mais la conférence, et surtout les pays africains, craignaient de donner "un mauvais signal" aux braconniers en abaissant le niveau de protection ou en autorisant une vente. Car, pour de nombreux observateurs, le commerce international est le principal moteur du trafic. "A partir du moment où il existe un marché, on encourage le braconnage", a expliqué Céline Sissler-Bienvenu, du Fonds mondial de protection des animaux (IFAW), inquiète de la recrudescence du trafic d'ivoire : 6,2 tonnes saisies au Vietnam en mars 2009, 3,3 aux Philippines le mois suivant.

"En Tanzanie, le parc de Selous dans le sud a perdu 30 000 éléphants en trois ans (...) : il en reste 40 000. Les autorités prétendent qu'ils sont partis ailleurs. Mais où sont-ils allés", s'est interrogé le biologiste américain Sam Wasser, de l'université de Washington à Seattle, qui incrimine l'implication du crime organisé dans le trafic d'ivoire. "Les grosses saisies d'ivoire sont de plus en plus fréquentes et aussi de plus en plus importantes", a également noté Tom Milliken, de l'ONG Traffic.

Depuis 1989, tous les éléphants d'Afrique (Loxodonta africana) sont inscrits à l'annexe I de la Cites, qui prohibe les exportations sauf quatre pays de l'annexe II (commerce sous contrôle), l'Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie qui ont pu procéder à une vente en 2008.

L'accès à l'eau propre, principal enjeu de la Journée mondiale de l'eau


A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, lundi 22 mars, les Nations unies ont publié un bilan contrasté de l'amélioration de l'accès à l'eau douce à travers le monde. Selon un rapport annuel (PDF), les objectifs du millénaire, qui prévoient une réduction de moitié du nombre de personnes privées d'équipements sanitaires entre 2000 et 2015, ne seront pas atteints. Si le rythme actuel se maintient, 2,7 milliards d'êtres humains en seront toujours dépourvus d'ici à 2015.

En revanche, ces objectifs seront dépassés pour l'accès à l'eau potable. En 2015, le nombre de personnes privées d'eau de boisson dans le monde devrait être réduit de moitié par rapport au chiffre de 2000. Néanmoins, 672 millions de personnes en seront toujours privées à cette date, une grande partie d'entre elles en Afrique sub-saharienne.

DES PROGRÈS SIGNIFICATIFS

La Chine et l'Inde sont les pays qui ont le plus progressé. En Chine, 89 % de la population a désormais accès à l'eau potable (67 % en 1990), tandis qu'en Inde, ce chiffre atteint les 88 % (contre 72 % en 1990). Même chose pour les équipements sanitaires : la population chinoise bénéficiant de telles installations est passée de 41 % à 55 % ; en Inde, de 18 % à 31 %. Cependant, les disparités entre villes et campagnes restent fortes, et ce partout dans le monde : 84 % des êtres humains privés d'eau potable vivent en zone rurale.

Selon les standards du World Water Assessment Programme (WWAP) – le programme phare des Nations unies pour l'eau, qui produit un rapport triennal – chaque être humain a besoin de 20 à 50 litres d'eau propre chaque jour pour satisfaire ses besoins en termes de boisson, de cuisine et de nettoyage. Plus d'une personne sur six (894 millions environ) n'a pas accès à cette quantité minimale, selon les chiffres du programme conjoint des Nations unies pour l'eau, qui réunit l'Organisation mondiale de la santé et l'Unicef.

PROPAGATION DES MALADIES

L'enjeu de cette journée de mobilisation dépasse très largement l'accès à l'eau potable. Sous l'égide des Nations unies et de ses agences, la "Décennie de l'eau", qui court de 2005 à 2015, doit permettre aux gouvernements et aux institutions internationales de proposer des solutions concrètes afin de diminuer la pollution des ressources en eau douce et d'en améliorer l'accès.

Selon les chiffres du WWAP, deux millions de tonnes de détritus provenant des égouts sont déversées chaque jour dans les rivières et les lacs. La pollution des eaux par les rejets issus de l'industrie, de l'agriculture et des eaux domestiques usées a des conséquences dramatiques. La première est la propagation de maladies, au premier rang desquelles le choléra, la typhoïde ou la dysentrie. 1,5 million d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année pour avoir absorbé de l'eau souillée. 80 % des maladies prévalant dans les pays en développement seraient dues à un accès défaillant à l'eau potable et aux équipements sanitaires.

La seconde est la menace qui pèse sur les écosystèmes. L'utilisation de pesticides et la contamination des sols par les déjections des animaux d'élevage pose notamment de graves problèmes dans les pays dont l'économie repose sur l'agriculture. Le Fonds des Nations unies pour l'agriculture s'inquiète en particulier de la pollution de l'eau à l'arsenic, de plus en plus répandue en Asie. Ces multiples pollutions perturbent les équilibres biologiques et menacent la diversité de la faune et de la flore. La présence de nitrates, de phosphates et l'acidification des cours d'eau ont un impact direct sur la productivité des espèces, rappelle un autre rapport des Nations unies sur la qualité de l'eau.

En outre, la fragmentation des cours d'eau, par des déviations ou des barrages, provoque un affaiblissement du débit des cours d'eau ainsi qu'une modification des écosystèmes. Enfin, le réchauffement climatique et ses conséquences – sécheresse, inondations – ont un impact direct sur la quantité et la qualité de l'eau disponible.

A l'échelle mondiale, la protection des ressources en eau est seulement reconnue par des traités non contraignants comme le chapitre 18 de l'"Agenda 21", adopté en 1992 par la conférence des Nations unies pour l'environnement et le développement, relatif à la protection de la qualité et de l'approvisionnement en eau douce.

Vaccins anti-grippe A : l'Etat confirme un accord avec Novartis


Le ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a confirmé mardi 23 mars qu'un accord avait été passé avec la firme pharmaceutique Novartis portant sur l'annulation d'une commande de vaccins contre la grippe H1N1, pour un montant de "16 % du marché initial". Lors de la séance des questions orales à l'Assemblée nationale, Mme Bachelot a précisés que des négociations étaient toujours en cours avec deux autres laboratoires, GlaxoSmithKline (32 millions de doses) et Sanofi-Pasteur (11 millions de doses).

Elle a rappelé que les résiliations avaient été faites "en vertu du pouvoir unilatéral de résiliation de la puissance publique", qui s'accompagne d'une "indemnisation". La négociation a été conduite par l'Eprus (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) selon deux principes, a indiqué la ministre : que les trois laboratoires soient traités selon le même principe, et qu'ils soient indemnisés "sur la base des dépenses véritablement engagées".

Mme Bachelot confirme ainsi les informations du Figaro du lundi 22 mars. Selon le quotidien, "l'Etat devrait payer au final 48 millions d'euros aux groupes pharmaceutiques, en lieu et place des 358 millions d'euros prévus initialement pour les 50 millions de doses annulées". Les contrats, pour un montant de 869 millions d'euros, avaient été signés au début de l'été, à une époque où le gouvernement tablait notamment sur la vaccination de trois quarts de la population avec deux doses.



Roselyne Bachelot doit être entendue mardi après-midi au Sénat par la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion par le gouvernement de l'épidémie de grippe A. Cette commission d'enquête sur "le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe H1N1" a été mise en place à l'initiative des communistes et du Parti de gauche. Elle est présidée par François Autain (Parti de gauche), et son rapporteur est Alain Milon (UMP).

Trois espèces de requin resteront menacées


Une seule espèce de requin, le requin taupe, sur quatre proposées, a obtenu mardi 23 mars la protection de la Cites, qui autorisera désormais son commerce international sous contrôle. La conférence de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées) a refusé mardi 23 mars de placer trois autres espèces de requin sous sa protection, le requin-marteau, le requin océanique et l'aiguillat commun, consommé en Europe sous le nom de saumonette.

Les Etats parties ont décidé que le requin taupe (Lamna nasus), surtout pêché dans les eaux tempérées et considéré comme "en danger" dans l'Atlantique Nord-Est, ne pourrait être mis sur le marché international qu'accompagné d'avis de commerce non préjudiciable à l'espèce, afin d'en réguler les prises. L'Union européenne, auteur de la proposition d'inscription avec Palau, a fermé l'an passé ses pêcheries de requin taupe, recherché pour ses ailerons et sa viande, a-t-elle rappelé. Après le rejet du thon rouge d'Atlantique Est et des coraux rouges précieux, le requin taupe est la seule espèce marine commerciale à rejoindre les Annexes de la Convention depuis l'ouverture de la conférence à Doha le 13 mars.

Avec 75 voix pour et 45 contre (à bulletins secrets), la proposition des Etats-Unis et de Palau pour un classement du requin-marteau halicrone (Sphyrna lemini) à l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées (Cites), qui aurait permis de réguler les exportations, n'a pas obtenu la majorité requise des deux tiers. Quelques instants plus tard, une autre proposition des mêmes pays, concernant le requin océanique (Carcharhinus longimanus ou requin à longue nageoire), a été également repoussée (par 75 voix pour et 51 contre). Les deux votes ont eu lieu à bulletins secrets, malgré l'opposition de la Libye qui réclamait avec insistance "de la transparence".

Ces deux espèces figurent sur la liste rouge de l'UICN (Union mondiale pour la conservation de la nature) comme espèce "mondialement en danger" et même en "danger critique" pour le requin océanique en Atlantique-Ouest. Ces grands poissons à maturation lente ne se reproduisent que tous les deux ans, ils sont surtout recherchés pour la qualité de leurs ailerons. Leur classement était recommandé par l'UICN et la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation. Sur les bancs de la délégation japonaise, qui s'opposait à ce classement, un délégué n'a pu retenir ses applaudissements.

Depuis l'ouverture de la conférence à Doha, le 13 mars, le Japon s'oppose à l'intervention de la Cites dans la gestion des pêches commerciales.
Il a reçu le soutien de l'Indonésie, premier "producteur" selon la FAO, et de la Chine — qui ne rapporte pas ses prises à la FAO mais consomme traditionnellement les ailerons de requin en soupe : tous deux ont insisté sur "l'impossibilité" pour l'administration et les douanes de distinguer les ailerons les uns des autres.

Le requin-marteau semblait le mieux placé de tous pour l'emporter, alors que sa population a décliné de 83 % en Atlantique Nord-Ouest entre 1981 et 2005 et de 50 à 64 % dans d'autres zones, selon la FAO. Les Etats-Unis et Palau pourraient tenter de rouvrir le débat jeudi en session plénière, en faisant valoir le vote très serré qui a disqualifié leurs propositions de classement du requin-marteau et du requin océanique.

L'Afrique se divise sur la protection de ses éléphants


Deux blocs se sont affrontés, lundi 22 mars, lors de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction (Cites), réunie à Doha, au Qatar. La Tanzanie et la Zambie, soutenues par les pays d'Afrique australe, sollicitaient un assouplissement de l'interdiction du commerce international de l'ivoire instaurée en 1989, et l'autorisation de vendre leurs stocks d'ivoire prélevé sur les animaux morts naturellement depuis cette date. Une coalition de vingt-trois autres pays africains, emmenée par le Kenya et alliée aux Etats-Unis et à l'Union européenne, leur a fait obstacle.

La crainte de voir ces ventes provoquer un appel d'air favorable au braconnage l'a emporté, au grand soulagement des associations de protection de la faune sauvage. "Autoriser des ventes maintenant enverrait un signal favorable au commerce illicite", a affirmé Noah Wekesa, le ministre kényan de la forêt et de la faune. Plusieurs ventes contrôlées ont été autorisées depuis 1997. Même si leur impact sur le commerce illicite ne peut, à ce stade, être établi, reste que le braconnage est en pleine explosion. "Les saisies sont de plus en plus importantes, le crime organisé s'est emparé du trafic d'ivoire", relève Tom Milliken, de l'organisation non gouvernementale Traffic.

Réclamant le droit d'utiliser leurs ressources naturelles, la Zambie et la Tanzanie ont mis en avant leurs efforts en faveur des éléphants. Le produit des ventes - respectivement 90 et 21 tonnes -, effectuées en une seule fois à des acheteurs identifiés (la Chine et le Japon), aurait été investi dans des mesures de protection de l'espèce. La Tanzanie espérait en tirer 20 millions de dollars (15 millions d'euros), soit l'équivalent de quatre ans de budget consacré à la protection de l'animal.

"Assis sur un trésor"

Les pays d'Afrique australe sont ceux où les éléphants sont les plus nombreux (plus de 400 000, + 3 % par an) et où la réglementation sur le commerce est, relativement à d'autres pays africains, la mieux appliquée, selon le secrétariat de la Cites. "Nous sommes assis sur un trésor, et on ne nous autorise pas à l'utiliser, a plaidé Ladislaus Komba, le représentant de la Tanzanie. Ce rejet pourrait entraîner une recrudescence du braconnage, en renforçant l'hostilité des populations envers les éléphants."

Les pays d'Afrique centrale et occidentale, opposés à tout assouplissement, ont des populations beaucoup plus faibles (40 000 individus) et, à l'exception du Kenya, une politique plus laxiste, selon la Cites. "On aimerait voir ces Etats appliquer dans leur pays le discours qu'ils tiennent ici", confirme M. Milliken. La Tanzanie et la Zambie pourraient tenter de rouvrir les débats lors de la séance plénière de la Cites, mercredi et jeudi.

Nanoproduits : le principe de précaution préconisé


Des chaussettes antibactériennes aux nanoparticules d'argent; du ciment autonettoyant au dioxyde de titane; une crème solaire au même dioxyde de titane; un antiagglomérant pour sucre de table à la silice… Ce sont les quatre produits passés à la loupe par l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), qui a rendu, mercredi 24 mars, un avis très attendu sur les "risques liés aux nanomatériaux pour la population générale et dans l'environnement". Verdict : en l'état actuel des connaissances, "le risque ne peut pas être évalué, il ne peut donc pas être exclu".

Cette formulation a minima laissera sur leur faim ceux – consommateurs, industriels, associations – qui espèrent que soient identifiés des risques précis, avec des seuils de dangerosité. Mais en pointant l'insuffisance des données aujourd'hui disponibles, elle invite clairement à la mise en œuvre du principe de précaution. En 2008, l'Afsset avait déjà préconisé ce principe pour les personnels de l'industrie et de la recherche, en recommandant d'"éviter ou minimiser" leur exposition aux nanoparticules. Elle l'étend cette fois à l'ensemble de la population et du milieu naturel. En se fondant sur des exemples concrets.

"Avec les nanomatériaux, il est impossible d'en rester aux généralités. Il faut les examiner au cas par cas, produit par produit, usage par usage, souligne Martin Guespereau, directeur général de l'Afsset. Selon la formulation et la matrice où il est incorporé, chaque nanomatériau acquiert une réactivité et un comportement différents." Quatre produits ont donc été retenus, parce que largement utilisés et représentatifs des différentes voies d'exposition directe: cutanée, par inhalation ou par ingestion.

- Le cas des chaussettes antibactériennes : Dans certaines chaussettes, des nanoparticules d'argent sont intégrées aux fibres pour éliminer les mauvaises odeurs. L'expertise conclut que, "pour l'homme, l'exposition cutanée est non négligeable", même si "les risques sanitaires ne peuvent pas être estimés".

Le passage de la barrière cutanée pourrait être facilité en cas de peau endommagée. Or ces particules peuvent induire un "stress oxydant" provoquant une altération des cellules.

Quant à l'impact environnemental, l'agence calcule, sur la base d'un Français sur dix converti aux chaussettes antitranspiration et de 10 paires achetées par an, que leur lavage entraînerait le relarguage annuel de 18 tonnes de nanoargent dans les milieux aquatiques. Une dispersion qui "devrait faire l'objet d'une attention particulière", le caractère biocide de ces particules présentant "un danger avéré chez certaines espèces animales".

- Le cas du ciment autonettoyant : le ciment, lui, acquiert, grâce à l'adjonction de dioxyde de titane nanométrique, des propriétés autonettoyantes et assainissantes, par décomposition des dépôts organiques. La voie d'exposition est ici l'inhalation. Les experts notent que "les personnes souffrant d'une pathologie respiratoire constituent des populations sensibles".

Des inflammations pulmonaires et des tumeurs ont été déclenchées chez des rats, avec de très fortes doses, il est vrai. L'action sur les écosystèmes, où l'usure des bâtiments entraîne une dissémination du dioxyde de titane, reste très mal connue. Des œdèmes des filaments branchiaux ont été observés chez des poissons.

- Le cas des crèmes solaires : C'est encore du dioxyde de titane nanométrique qui entre dans la composition des crèmes solaires comme agent filtrant les rayons ultraviolets. Les fabricants ont toujours affirmé que ces nanoparticules ne franchissent pas la barrière cutanée. Or, relève l'Afsset, "certaines études récentes montrent qu'elles peuvent se retrouver dans la couche profonde de l'épiderme".

Les peaux lésées (blessées, allergiques ou brûlées), ou celles des enfants sont particulièrement vulnérables. Chez des souris, ces particules peuvent atteindre la rate, le cœur et le foie, et causer des lésions pathologiques. Les rejets dans le milieu naturel sont estimés, pour la France, à 230 tonnes par an, mais l'impact de ces substances, dans leur formulation cosmétique, reste à étudier.

- Le cas du sucre en poudre : Quant au sucre en poudre, le consommateur ignore qu'il peut – comme le sel de table – contenir de la nanosilice évitant l'agglomération des grains.

Les éventuels dangers sanitaires de cet additif sont inconnus. Chez le rat, une administration orale à forte concentration peut avoir des effets toxiques sur le foie. Pour les écosystèmes, il n'existe aucune donnée.

ANALYSER LE RAPPORT BÉNÉFICE-RISQUE

Face à tant d'incertitudes, l'Afsset insiste sur la nécessité de "faire progresser les connaissances sur la caractérisation, l'exposition et la dangerosité potentielle des nanomatériaux". En attendant, elle recommande de mettre en place un "étiquetage compréhensible" informant de la présence de nanomatériaux dans les produits, avec leur toxicité et les risques d'exposition.

Des fiches descriptives fournies par les industriels et rassemblées dans une base de données assureraient "une traçabilité". Ce qui constituerait une première en Europe.

Pour "limiter l'exposition des consommateurs et de l'environnement", les experts préconisent en outre de privilégier, à performances et coût égaux, des produits sans nanoparticules, et de restreindre le recours aux nanoproduits à "faible utilité". A leurs yeux, "une analyse socio-économique du rapport bénéfice-risque" s'impose.

A la société de décider si des chaussettes inodores valent vraiment de répandre des tonnes de substances biocides dans la nature.

Paludisme : l'espoir du vaccin volant et piquant


On savait que le moustique était responsable de la transmission du paludisme, il pourrait bientôt en devenir le remède. Des chercheurs de l'université médicale japonaise de Jichi ont modifié génétiquement un moustique afin que sa salive contienne une protéine servant de vaccin contre la Leishmania, une fièvre à phlébotome potentiellement mortelle, selon les conclusions de leurs recherches publiées dans Insect Molecular Biology sous le titre : "Le vaccinateur volant : un moustique transgénique inocule un vaccin contre la Leishmania par voie sanguine".

Une souris piquée par ce moustique transgénique a développé un anticorps contre cette maladie, a expliqué mercredi le professeur Shigeto Yoshida, qui a dirigé l'expérience. Le principe en est simple : lorsqu'un moustique vous pique, il vous injecte une petite quantité de salive déstinée à empêcher la coagulation de votre sang. En agissant sur les glandes salivaires de l'insecte, par exemple en y intégrant un antigène, on permet l'inoculation de cet antigène à toutes les personnes piquées.

"Et le mieux, c'est qu'ils ne vous font pas payer la vaccination", s'enthousiasme M. Yoshida. "Vous serez vacciné sans même le savoir. Vous n'aurez besoin d'aucun médicament et vous n'aurez pas besoin de vous déplacer dans un centre dédié à la vaccination de masse", poursuit le scientifique.

MANQUE ENCORE UN VACCIN

L'équipe considère que l'expérience pourrait conduire à un "vaccin volant" contre le paludisme en moins de dix ans. Dans l'immédiat, le principal obstacle à ce vaccin volant est qu'aucun vaccin contre le paludisme n'a encore été breveté. Un problème qui pourrait être résolu rapidement puisqu'un vaccin est en phase 3 de test actuellement. En novembre, l'Initiative multilatérale sur le paludisme estimait lors de sa conférence panafricaine à Nairobi qu'un vaccin pourrait être breveté d'ici trois à cinq ans. Resteront alors les problèmes éthiques et de réglementation de santé publique, dont les chercheurs reconnaissent qu'ils pourraient constituer un obstacle de taille.

Le paludisme est, selon l'OMS, la cause de plus d'un million de morts par an, essentiellement des enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne. Ce n'est pas la première fois que l'utilisation de moustiques génétiquement modifiés est évoquée pour lutter contre les maladies dont ils sont vecteurs. Au printemps 2009, l'OMS rapportait la possibilité prochaine d'implanter des populations de moustiques mâles incapables de se reproduire pour faire chuter la population des vecteurs de la dengue.

Qui a tué la taxe carbone ?


Qui a tué la taxe carbone ? Mardi après-midi à l'Elysée, François Fillon se défend d'avoir annoncé l'abandon de l'impôt écologique. "Je n'ai jamais dit cela", assure le premier ministre devant Nicolas Sarkozy. Trop tard, le coup est parti. Ce 23 mars dans la matinée, face aux députés de l'UMP réunis à huis clos, le premier ministre indique que la décision doit être prise "en commun avec les autres pays européens sinon nous allons voir s'accroître notre déficit de compétitivité".

Qui dit Europe, dit négociations interminables. Les députés hostiles à cet impôt concluent à un enterrement, au lendemain de la défaite de la droite aux régionales. Cette taxe, censurée en décembre par le Conseil constitutionnel, car jugée "inefficace" et "inéquitable", n'entrera pas en vigueur au 1er juillet.

Rien ne peut stopper la tempête médiatique, ni le communiqué envoyé par M.Fillon en fin d'après-midi, ni les coups de fil de l'Elysée aux rédactions pour expliquer que le chef de l'Etat n'a pas renié ses engagements. La secrétaire d'Etat à l'environnement, Chantal Jouanno, se dit "désespérée", la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, "estomaquée", tandis que patronat et agriculteurs sabrent le champagne.

La chasse aux coupables est ouverte. Le ministre de l'environnement, Jean-Louis Borloo, enrage: "Sarkozy a peut-être tous les défauts, mais sur l'environnement, il est convaincu que cela fait partie de son honneur de chef d'Etat. Je trouve hallucinant qu'il apparaisse comme celui qui ne tient pas sa parole."

M.Sarkozy est victime de lui-même, d'un coup tenté au lendemain des élections européennes de juin2009. Europe Ecologie a réalisé un score historique de 16,3%. Se projetant sur les régionales de 2010 qui s'annoncent difficiles, M.Sarkozy exhume alors une idée de Nicolas Hulot, celle d'une taxe carbone, censée taxer l'énergie, pour récupérer l'électorat Vert.

Le chef de l'Etat rêve aussi d'arriver fin décembre en champion de l'environnement au sommet de Copenhague sur le climat. L'enjeu est historique. Au Brésil, en septembre, M.Sarkozy compare cette révolution aux débats sur la décolonisation, l'élection du président de la République au suffrage universel… ou la peine de mort.

CONTESTATION DE L'UMP

Très vite, la machine s'est enrayée. La socialiste Ségolène Royal tire la première. La présidente de la région Poitou-Charentes sent l'humeur des provinces, elle qui avait dénoncé la crise du pouvoir d'achat en 2007 contraignant M.Sarkozy à la suivre. En pleine récession, la taxe carbone fait fi des classes rurales et populaires, contraintes d'utiliser des voitures, souvent anciennes, faute de transports en commun.

La contestation gagne l'UMP, réunie à Seignosse dans les Landes pour son université d'été. Les députés ne retiennent de la taxe carbone que le mot taxe. Ils sont confortés par un sondage Viavoice, qui révèle que la majorité des Français la perçoivent comme un nouvel impôt. Franchement hostile à la taxe, M.Fillon tente de la fixer à un niveau jugé inopérant. Il est désavoué par M.Sarkozy, qui ne parvient pas à renverser l'opinion. Ce dernier a beau expliquer que les Français recevront en compensation un "chèque vert", rien n'y fait.

Le mécanisme est incompréhensible, car M.Sarkozy a laissé un malentendu diffus s'instaurer sur nature de la taxe. Pendant des mois, il évoque une innovation vertueuse pour l'environnement qui protégerait l'industrie française et européenne, en taxant l'énergie consommée dans la fabrication et le transport des produits industriels.

"L'idée était de pénaliser le réfrigérateur importé de Chine au détriment de celui fabriqué en Europe", explique un proche du chef de l'Etat. En réalité, il s'agit d'une taxe sur le fuel et l'essence. "Bercy et l'administration lui ont pondu un produit différent qui était en fait une TIPP", déplore ce proche du président, qui exempte M.Sarkozy, victime des fonctionnaires et technocrates.

LES DÉROGATIONS

Au fil des semaines, tous les lobbies ont obtenu d'être exemptés de la taxe carbone, notamment les entreprises les plus polluantes. Ces dérogations détournent définitivement les écologistes et conduiront à la censure du Conseil constitutionnel, fin décembre2009.

Pour Nicolas Sarkozy, voici les coupables: Jean-Louis Debré et les chiraquiens. Un proche du chef de l'Etat conteste cette analyse. Le Conseil constitutionnel n'aurait cessé d'envoyer des signaux de mise en garde à l'Elysée. "Ce n'était pas une surprise, tout le monde était au courant, mais personne n'a prévenu Sarkozy", assure ce proche.

En janvier, après l'échec de Copenhague, le cœur n'y est plus. Députés et ministres traînent des pieds. Le gouvernement est incapable de présenter un projet qui taxe les grandes entreprises comme l'exige le Conseil constitutionnel. "Nous avons besoin d'une dérogation de la Commission que nous avons du mal à obtenir", concède M.Borloo. Quant à une éventuelle directive européenne, dans les limbes.

Au Salon de l'agriculture, M.Sarkozy avait abandonné le combat idéologique: "Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d'environnement, car là aussi, cela commence à bien faire." Mercredi, il comptait brandir une alliance avec l'Allemagne. Une ultime parade pour masquer sa défaite.

Espèces menacées : "L'histoire du thon rouge a créé un précédent"


Comment réagissez-vous au fait que le thon rouge ne soit finalement pas entré dans le classement de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces sauvages) interdisant son commerce ?

C'est très préoccupant pour l'avenir du thon rouge. On a donné raison au business. D'un point de vue géopolitique, bien sûr, le lobbying du Japon a été redoutable. Il a finalement fédéré les pays en voie de développement grâce à un argument économique, sous-entendant par exemple que cela pourrait entraîner d'autres interdictions de pêche. De plus, à cause de la polémique sur la pêche baleinière, le Japon préfère fermer les portes pour que les protections ne soient pas étendues. Cependant, il est un peu facile de stigmatiser le Japon. Ce pays n'est pas le seul et unique responsable.

Comment les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis ont-ils pris position ?

Les Etats membres ont pris position la veille de la consultation de la Cites, les Etats-Unis quinze jours avant. Ils n'étaient pas au point sur ce dossier. Ils ont affiché leur soutien mais ne se sont pas donné les moyens de le faire. C'est donc à l'Iccat (la Commission internationale pour la conservation des thonidés), qui réunit une cinquantaine de pays pêcheurs, qu'échoit la responsabilité de cette population.

Qu'en est-il des autres espèces, notamment des requins, que la Cites n'a fait entrer dans aucune des trois annexes ?

Seul le requin-taupe [une espèce proche du requin blanc] est entré dans l'annexe II de la Cites, c'est-à-dire que son commerce est autorisé mais contrôlé. Il aurait fallu en vérité le faire entrer dans l'annexe I [interdiction totale du commerce], mais là encore c'est le business contre la protection. Les prédateurs sont très menacés. Par exemple pour le requin renard à gros yeux, au nom de la préservation économique de deux villages, le Mexique a empêché des mesures imposant le quota zéro pêche.

Le requin-marteau [que La Cites n'a pas fait entrer dans son classement] est également très menacé. Il est notamment pêché abondamment et illégalement dans les eaux du Costa-Rica, servant les trafiquants d'ailerons. Même danger pour tous les requins de profondeur, il n'y a pas de durabilité possible à ce rythme de pêche. En 2006, on avait déjà demandé un moratoire sur les pêches profondes. Et l'annexe II, même si c'est un encadrement, est utopique ; comment contrôler la provenance des poissons ? Leur faire un test ADN ?

Finalement la Cites fait-elle avancer les choses ?

Oui, car dans un sens, il y aura un avant et un après Cites. L'histoire du thon rouge a créé un précédent. Quand en janvier la situation s'était durcie, le comité de pêche ne voulait même plus discuter avec les ONG. Aujourd'hui nous sommes écoutés, les choses ont véritablement bougé et on peut dire que les ONG ont une présence dans le dialogue. L'UE, qui avait toujours défendu les quotas les plus élevés, a finalement pris position – un peu tard – pour l'interdiction.

Les sénateurs votent la suspension de la commercialisation des biberons au Bisphenol A


Le Sénat a adopté mercredi 24 mars une proposition de loi du groupe RDSE (à majorité radicaux de gauche) visant à suspendre la commercialisation de biberons produits à base de Bisphénol A. La proposition de loi proposait à l'origine l'interdiction de cette molécule dans tous les plastiques alimentaires. Mais le rapporteur UMP de la commission des lois, Gérard Deriot, a fait adopter un amendement modifiant le texte en le ramenant à une suspension de la commercialisation des biberons au Bisphénol A.

La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, avait pourtant demandé aux sénateurs de "réfléchir à deux fois avant d'interdire". "Il est indispensable de fonder nos décisions sur des éléments objectifs, ce qui suppose de se donner un peu de temps pour réunir ces éléments", a-t-elle précisé, évoquant des études notamment de l'Inserm et de l'Afssa (Agence de sécurité sanitaire des aliments) qui sont en cours.

La ministre a également soulevé la question des substituts au BPA puisque selon elle "les données concernant l'innocuité de ses substituts sont rares". Elle a toutefois indiqué que son ministère étudiait "la possibilité de modifier par voie réglementaire la limite autorisée de migration du bisphénol A dans les aliments, actuellement fixée à 0,6 mg/kg d'aliment". Elle a aussi souhaité "diffuser largement certaines recommandations permettant de minimiser l'exposition quotidienne au BPA" comme "éviter le chauffage des contenants en plastique".

Récemment, l'Afssa a reconnu qu'il y avait dans des études des "signaux d'alerte", tandis que l'agence américaine de sécurité des aliments et des médicaments (FDA) soutenait l'initiative des industriels américains de ne plus utiliser de BPA dans les récipients contenant des aliments pour bébés. De nombreuses communes ont suspendu l'utilisation de biberons au Bisphénol A dans leurs crèches, comme à Paris ou à Besançon. Cette proposition de loi doit encore être inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale pour pouvoir poursuivre son parcours parlementaire.

Climat de défiance entre gouvernement et écologistes


Le torchon brûle entre les associations écologistes et le gouvernement. L'annonce, lundi 29 mars, du retrait de la Fondation Nicolas Hulot (FNH) du processus de suivi du Grenelle de l'environnement a mis en évidence une fracture qui se dessinait déjà depuis plusieurs semaines. Après la confirmation de la création d'un terminal charbonnier à Cherbourg et les déclarations provocantes de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture laissant entendre que "l'environnement, ça commence à bien faire", le report sine die de la taxe carbone au lendemain du second tour des élections régionales, a fini d'installer la défiance. Avec Nicolas Hulot, c'est le symbole du consensus du Grenelle qui se dérobe.

"Le discours dominant redevient celui d'il y a plusieurs années : la réponse aux défis écologiques est de nouveau systématiquement opposée à la compétitivité économique et à la protection des emplois (...)", écrit Cécile Ostria, la directrice générale de la FNH, dans une lettre ouverte aux 750 000 signataires du pacte écologique, diffusée lundi. "Nous avons beaucoup réfléchi, explique Mme Ostria. Ce geste n'est pas dans la culture de la FNH, mais nous sommes très inquiets. Nous voulons que les questions environnementales reviennent en haut de l'agenda."

Le pacte écologique avait été approuvé par dix candidats à l'élection présidentielle de 2007, dont Nicolas Sarkozy, et avait par la suite largement inspiré les décisions du Grenelle de l'environnement, en particulier sur la taxe carbone. Pour la FNH, son instauration était la condition indispensable au succès du processus. Nicolas Hulot avait bataillé, dans les dernières heures de la négociation d'octobre 2007, pour obtenir la création d'une commission de réflexion sur le sujet.

Les anciens membres de l'Alliance pour la planète, structure aujourd'hui en sommeil, n'ont pas tardé à réagir : Greenpeace penche ainsi du côté de la rupture. "Face à un Grenelle moribond, il convient maintenant de s'opposer au gouvernement sur le terrain", affirme Pascal Husting, le directeur de Greenpeace France. "Je ne crois pas à un dialogue avec un gouvernement qui montre par ses actes qu'il a complètement changé de cap", poursuit-il. Le WWF (Fonds mondial pour la nature) réclame, de son côté, la tenue en urgence d'une réunion à l'Elysée pour obtenir l'assurance que les engagements du Grenelle de l'environnement seront bien tenus, alors que la loi Grenelle 2 doit être examinée à l'Assemblée nationale à partir du 6 mai. "Soit le Grenelle traduit une vraie volonté, soit c'est un alibi, mais il faut que les choses soient dites", avertit Serge Orru, directeur général de WWF. Sébastien Genest, l'ancien président de France nature environnement (FNE), veut encore y croire, et réclame la reprise du "dialogue environnemental". FNE n'envisage pas d'imiter la FNH à ce stade. "Je comprends leur déception, mais le Grenelle ne s'est pas limité à la taxe carbone, il y a beaucoup d'autres mesures", explique-t-il.

Si elles sont solidaires du coup de gueule de Nicolas Hulot, dont elles espèrent un "électrochoc", les autres associations comprennent mal néanmoins d'avoir été mises devant le fait accompli. Elles redoutent d'éventuels effets pervers de la décision. "Ce n'est pas dans un moment de crise qu'il faut remettre en cause le processus, c'est contre-productif", affirme M. Genest. "Il n'y a pas de plan B, dit un autre acteur du Grenelle. Doit-on laisser le Medef et la FNSEA seuls dans les réunions, au moment où la pression de ces lobbies est plus forte que jamais ?"

Le départ de Nicolas Hulot est un coup dur pour le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo. Depuis 2007, les écologistes ont été ses plus solides alliés pour imposer le Grenelle aux milieux économiques et à une grande partie de la majorité. "La mutation écologique est une nécessité vitale, (...) qui exige la mobilisation de tous. C'est un combat continu qui rencontre nécessairement un certain nombre de difficultés, tempête-t-il dans un communiqué diffusé lundi soir. Je souhaite que nous puissions établir lors d'un prochain comité de suivi du Grenelle environnement, une nouvelle analyse objective et partagée des avancées, des points de difficultés, voire des nouvelles impulsions à donner au processus."

L'examen de la loi Grenelle 2 à l'Assemblée nationale sera une épreuve de vérité. Cette loi, conçue comme la "boîte à outils" du Grenelle doit traduire dans les faits une partie des engagements d'octobre 2007. Les énergies renouvelables, la responsabilité environnementale des entreprises, la trame verte et bleue, l'agriculture seront parmi les principaux sujets tests du débat. La "territorialisation" du Grenelle est aussi cruciale. Les tensions s'accumulent en région autour de projets d'infrastructures jugés contraires au Grenelle par les écologistes.

Mais Jean-Louis Borloo et sa secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno abordent le débat à l'Assemblée nationale en mauvaise posture. "Nous, élus de la majorité favorables à l'écologie, sentons que le rapport de force ne nous est pas favorable à droite, affirme Bertrand Pancher, (UMP, Meuse), l'un des corapporteurs du texte. Il va falloir nous unir pour nous faire entendre."

vendredi 2 avril 2010

Une mise à jour de la PlayStation 3 met fin aux systèmes d'exploitation alternatifs


A partir du 1er avril, Sony va apporter une mise à jour au système de la PlayStation 3, a annoncé le groupe, dimanche 28 mars. Parmi les nouveautés apportées par cette version "3.21", l'option "installer un nouveau système d'exploitation", qui existait sur les modèles antérieurs à la version "slim", va disparaître. Chez les utilisateurs de systèmes d'exploitation alternatifs sur PlayStation 3, les distributions de Linux étaient largement plébiscitées.

Pour justifier sa décision, Sony explique, sur son blog officiel, que la mise à jour permettra de proposer un système "plus sûr". S'il n'a rien d'obligatoire, le refus de la mise à jour entraînera l'impossibilité de se connecter au PlayStation Network, qui permet notamment de jouer en ligne. Sans cette mise à niveau, les joueurs pourraient aussi rencontrer des problèmes techniques avec des jeux ou des films en Blu-Ray.

LUTTE CONTRE LE PIRATAGE ?

"Ce genre de patch était inévitable, depuis que le hacker Geohot est parvenu à relever une faille dans le système de la Playstation 3", souligne un blog du site Eurogamer. Après être parvenu à contourner les protections de l'iPhone d'Apple, George Hotz, qui avait fait de même pour la console de Sony, invite pour sa part les possesseurs de PlayStation 3 à "ne pas réaliser la nouvelle mise à jour".

De manière indirecte, l'initiative de Sony pourrait affecter la communauté des chercheurs, souligne aussi le magazine Wired. Des projets comme Folding@home, lancé par l'université Stanford, et qui permet d'utiliser la capacité de calcul des machines à des fins scientifiques, seraient ainsi menacés. "Ceux qui essaient de modéliser les effets des ondes gravitationnelles devraient pouvoir se passer de l'accès au PlayStation Network", ironise toutefois le magazine américain.

Just Cause 2, le test (PS3, Xbox 360, PC)


Lors de sa sortie il y a trois ans et demi, le premier Just Cause ne manquait pas de bonnes intentions. Les fesses coincées entre deux générations de consoles, le jeu avait tout de même un goût d'inachevé plus ou moins amer et traînait quelques boulets qui gâchèrent nos vacances à San Esperito. Sûrs des qualités intrinsèques de leur titre, les Suédois d'Avalanche Studios n'ont pas lâché l'affaire et se sont mis sérieusement au boulot pour nous préparer une suite capable de gommer les erreurs de son aîné tout en cherchant à emmener le gameplay un peu plus loin encore. Bref, les bougres ont eu du pain sur la planche, pour sûr, et nous livrent aujourd'hui un Just Cause 2 explosif, ambitieux et spectaculaire. Mais peut-être moins paradisiaque qu'il n'y paraît.

PANAO, MAIS PRESQUE

Après avoir mis sérieusement en émoi l'archipel caribéen de San Esperito, le turbulent agent secret Rico Rodriguez a plié bagages pour se rendre à l'autre bout de la planète, en Asie, dans un autre chapelet d'îles tout aussi fictives et dépaysantes : Panao. Derrière ce nom qui plairait à Denis Brogniart se cache un archipel tenu d'une main de fer par un gouvernement corrompu et totalitaire qui fait régner l'ordre grâce à une armée omniprésente et peu encline à la rigolade. Cela n'empêche pourtant pas certaines factions de révolutionnaires et autres mafieux d'imaginer prendre un jour le contrôle de Panao en renversant le régime en place - par la violence, cela va de soi. C'est dans ce contexte agité que débarque Rico, chargé de trouver et arrêter son ancien mentor qui aurait trahi l'Agence. Et le bougre va vite comprendre que louer ses services aux différents groupes armés locaux pourrait lui permettre de facilement mener à bien sa mission. Bref, il va faire ce qu'il sait faire de mieux : semer le chaos.

Avec un contexte scénaristique assez similaire dans les grandes lignes à celui du premier épisode, Just Cause 2 n'arrive pas à faire grand-chose de mieux. Si l'on sent la volonté de mettre en place une trame principale un peu plus complexe qu'il n'y paraît ainsi que de proposer une galerie de personnages hauts en couleurs, la médiocre mise en scène et les piètres dialogues ont tôt fait de nous enlever toute implication dans une histoire insipide. Ce n'est pourtant pas faute de balancer des cut-scenes à chaque mission, quitte à s'étendre un peu en longueur au passage. Il faut dire que les doublages français sont particulièrement atroces dans leur genre et réussissent même à franchir aisément le cap du risible pour atteindre le navrant. Bref, de ce point de vue, le second épisode retombe dans les mêmes travers que son aîné. Heureusement qu'il n'en va pas de même pour le reste du jeu.

SEUL SUR LE SABLE, LES YEUX DANS L'EAU, MON RÊVE ÉTAIT PANAO

Si l'idée d'aller passer quelque temps dans une dictature est tout à fait séduisante en soi, l'archipel de Panao a surtout pour lui de proposer des paysages aussi surprenants que spectaculairement variés. Il suffit d'une petite balade en hélicoptère pour s'en rendre compte. En quelques minutes, on avale les kilomètres et l'on passe de fiers monts enneigés à une jungle luxuriante pour arriver sur de longues plages de sable fin. On pourra poursuivre ensuite vers une île plus au sud et découvrir un massif ocre, plus aride, protégeant un petit désert parsemé de quelques hameaux poussiéreux, puis filer vers la capitale de l'archipel et ses buildings aux proportions indécentes. Non seulement l'aire de jeu est immense, mais le moteur 3D qui lui donne vie est d'une qualité tout à fait remarquable.

On a ainsi droit à une distance d'affichage bien généreuse, des textures détaillées et des effets de lumière et de particules très réussis qui accentuent la crédibilité des environnements qui nous entourent. Le tout débarque à l'écran sans temps de chargement et avec une fluidité tout à fait honorable. Bien sûr, on remarquera de temps à autres quelques textures copiées/collées et surtout une tendance au pop up parfois assez prononcée, mais le pari d'Avalanche Studios d'offrir un monde crédible, immense, spectaculaire et dépaysant est largement relevé. La tentation de jouer au simple touriste dans ces conditions est évidemment très grande et, d'ailleurs, largement encouragée par les nombreux véhicules mis à notre disposition.

Motos, voitures, quads, bateaux, hélicoptères, avions... Le moins que l'on puisse dire, c'est que Just Cause 2 ne lésine pas sur les moyens... de locomotion. Heureusement, comparé au premier épisode, celui-ci s'en sort bien mieux dans le comportement général de toutes ces machines, beaucoup moins fofolles et incontrôlables qu'avant. Evidemment, les modèles physiques utilisés sont très typés arcade et certains deux et quatre roues ne sont pas toujours évidents à dompter, mais leur tenue de route est tout de même bien meilleure qu'auparavant et permet de mieux profiter des longues balades qui nous attendent. Les développeurs ont, en plus, pensé à parsemer leur aire de jeu de tout un tas de courses facultatives, histoire de passer le temps tout en remplissant dûment notre portefeuille. Dans le même ordre d'idée, Panao regorge de dizaines et de dizaines de bonus cachés pour upgrader son équipement et nous donner envie de voir du pays. Ajoutés au principe de la jauge de chaos que nous verrons plus tard, ces secrets et courses donnent une réelle densité à Just Cause 2 qui peut, du coup, se targuer d'une durée de vie vraiment confortable.
 
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