dimanche 28 mars 2010

Le diocèse de Nancy assume son slogan, "Jésus crise", pour "provoquer le débat"


Un slogan de la nouvelle campagne de publicité du diocèse de Nancy, "En 2010 Jésus crise. Donnez, que diable !" a suscité quelques remous au sein de la communauté catholique locale, alors que le diocèse assume une volonté "de provoquer le débat", selon une porte-parole

"Jusqu?alors, chaque année, comme tous les diocèses, nous avions une campagne gentillette qui rappelle qu?il faut donner. Or, nous avons constaté que nous perdons des donateurs, dont la moyenne d?âge est de 73 ans", explique Françoise Penigaud, attachée de presse du diocèse de Nancy.

Sur la nouvelle affiche, le slogan "En 2010 Jésus crise" apparaît en grosses lettres capitales noires, alors qu?un sous-titre "Donnez, que diable !", blanc sur fond rouge, est apposé en bas à droite du visuel.

L?affiche, conçue par une agence de communication, est visible sur une centaine de panneaux 4 sur 3 sur l?ensemble de la Meurthe-et-Moselle.

"Nous nous sommes dits : situons-nous en rupture, non pas pour choquer, mais pour provoquer le débat, pour que les gens s?interrogent. Or, quel meilleur message que l?humour", demande la porte-parole du diocèse.
Des véhicules passent devant l'affiche d'une campagne de publicité du diocèse de Nancy, le 17 mars 2010 à Champigneulles, en périphérie de Nancy.
NANCY (AFP)

Si la proposition du visuel a semé le doute au diocèse, "l?un de nos laïcs, par ailleurs professeur de marketing dans l?école de commerce de Nancy, nous a convaincu de la pertinence de la démarche", raconte Françoise Penigaud.

"C?est le poids des mots : Jésus crise, il n?est pas content, il s?indigne", explique la porte-parole, qui reconnaît que "les gens en interne sont parfois choqués, mais en aucun cas on ne peut dire que nous somme blasphématoires".

Espérant que "cette année, pour une fois, les affiches seront vues", l?attachée de presse du diocèse affirme que l?instance catholique départementale a besoin de récolter 3,3 millions d?euros pour payer ses prêtres et laïcs en 2010.

"En 2009, nous avions récolté 2,8 millions d?euros de dons de fidèles", précise-t-elle.

Italie : polémique après la proposition d'une ministre d'abolir la pause-café


Une ministre italienne qui s'était déclarée vendredi en faveur de l'abolition de la sacro-sainte pause-café, voire de la pause-déjeuner, s'est aussitôt attiré les foudres de la Fédération italienne des bars-restaurants, qui en a défendu les "vertus sociales"

"Je trouve excessif de perdre une demi-heure pour aller prendre un café. Si cela ne tenait qu'à moi, il n'y aurait pas de pause-café dans les entreprises", a déclaré la secrétaire d'Etat à l'Application du programme gouvernemental, Daniela Santanché.

"La pause-déjeuner non plus n'est pas nécessaire (...) Aujourd'hui, il suffit de manger une salade ou des fruits", a surenchéri la ministre, coutumière des déclarations polémiques sur des sujets aussi divers que l'islam ou le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

La Fédération italienne des bars-restaurants a aussitôt publié un communiqué pour souligner les vertus des pause-cafés, "utiles pour récupérer l'énergie et cultiver les valeurs sociales du travail".

"Tout cela a été prouvé scientifiquement par une étude de la New York University, selon laquelle la pause donnerait au cerveau le repos idéal pour l'aider à remettre en ordre et conserver les informations à peine reçues", affirme le communiqué.
Daniela Santanche, avec Francesco Storace, un autre dirigeant de son parti, la Droite, le 31 janvier 2008 à Rome
ROME (AFP)

Le président de la FIPE, Lino Enrico Stoppani, s'est en outre indigné que le gouvernement, au lieu de s'en prendre à la pause-café, ne s'attaque pas plutôt "à la bureaucratie un problème qui intéresse vraiment les entreprises et les travailleurs".

Daniela Santanché, issue du parti d'extrême droite La Droite, avait fait les choux gras de la presse lors de la dernière campagne législative en déclarant que Berlusconi "n'aimait les femmes qu?à l?horizontale" ou une autre fois en affirmant que "Mahomet était un pédophile".

Une journaliste de la télé danoise relaxée du "meurtre" de 12 poissons


Une journaliste de la télévision publique danoise DR, condamnée en première instance pour avoir fait mourir douze poissons d'aquarium lors d'une émission destinée à démontrer la toxicité d'un shampooing, a été relaxée vendredi en appel à Copenhague

Une journaliste de la télévision publique danoise DR, condamnée en première instance pour avoir fait mourir douze poissons d'aquarium lors d'une émission destinée à démontrer la toxicité d'un shampooing, a été relaxée vendredi en appel à Copenhague

La révision des tempêtes et orages est meilleure, mais sans fiabilité à 100%



Les tempêtes et les orages violents sont mieux prédits qu'autrefois grâce à des observations plus nombreuses et précises et à la modélisation, mais ces nouveaux outils peuvent aussi être source d'erreurs, ont souligné des météorologues réunis cette semaine en colloque à Paris

Grâce aux satellites, on sait que les tempêtes nées dans l'océan Atlantique, comme Klaus en décembre 1999 ou Xynthia en février dernier, trouvent leur origine dans des tourbillons à la marge du courant-jet ("jet stream" en anglais) qui circule entre six et 15 kilomètres d'altitude, a expliqué Philippe Arbogast, chercheur à Météo France.

Une meilleure connaissance de la position nord-sud et des variations d'altitude de ce courant permet de mieux anticiper la formation des dépressions et leur virulence.

Deux jours avant que la tempête Xynthia balaie les côtes de la Vendée et des Charente, "on avait une protubérance descendant vers les couches basses de l'atmosphère", souligne M. Arbogast, expliquant que "le courant-jet est la principale source d'énergie pour les dépressions aux latitudes tempérées".

Météo France, qui a mis en place à la suite des tempêtes de 1999 sa carte de vigilance (verte, jaune, orange, rouge), opérationnelle depuis 2002, veut continuer à améliorer ses outils d'information du grand public.
Une rue inondée, le 28 février 2010 à La Faute-sur-Mer
PARIS (AFP)

Avant l'arrivée de Xynthia sur le littoral, ses prévisionnistes avaient anticipé la sur-cote du niveau de la mer, à 1,5 mètre au-dessus des valeurs habituelles en raison de la conjonction de la tempête et d'une forte marée. Mais leur alerte n'avait pas été suffisamment relayée.

"Une carte de vigilance côtière va être mise en place d'ici 2011 pour couvrir le risque lié à ces marées de printemps", a déclaré Joël Collado, prévisionniste de Météo France et de Radio France.

Certains risques météorologiques restent difficiles à anticiper. Deux situations (états initiaux) peuvent être similaires mais leurs conséquences très différentes. Une meilleure connaissance de l'état initial d'une dépression ne constitue donc pas à elle seule une garantie de prévision fiable.

Au niveau local, prévoir des précipitations est toujours difficile, a souligné Véronique Ducrocq, spécialiste des pluies intenses et crues rapides dans le bassin méditerranéen.

Un nouvel outil de modélisation mis en place l'an dernier par Météo France, Arome, "apporte une amélioration au niveau des cumuls de précipitations, mais comporte des erreurs de localisation", a souligné cette météorologue.

D'une manière générale, plus les bassins versants sont petits, plus il est difficile d'y prédire une intempérie. Le laps de temps qui s'écoule entre une pluie et une crue est aussi plus court sur les petits bassins versants.

Lors d'un épisode récent de pluies violentes annoncées sur le département Ardèche sur la base d'Arome, les précipitations se sont finalement abattues 50 km plus au sud, sur celui du Gard.

S'il vaut mieux prévenir que guérir, les météorologues redoutent néanmoins de lancer de fausses alertes basées sur les calculs des outils de modélisation.

"Les modèles sont capables de simuler des phénomènes, mais ils compliquent le travail des prévisionnistes qui doivent garder la tête froide, ce qui est très difficile", reconnaît Joël Collado.

Aux Etats-Unis, certains ménages se font payer pour économiser l'énergie


La menace de voir disparaître les ours polaires n'est pas une incitation suffisante pour encourager les Américains à réduire leur empreinte carbone? Des entreprises ont trouvé une solution aussi alléchante que pragmatique: rémunérer ceux qui font des économies d'énergie

MyEex, un courtier en énergie de White Plains (Etat de New York, nord-est) vient de lancer une plateforme permettant aux entreprises d'acheter des crédits d'émission, non pas à d'autres entreprises, mais à des particuliers qui réalisent des économies d'énergie, ne serait-ce qu'en pensant à éteindre la lampe en quittant une pièce.

Le premier crédit a été vendu en janvier pour 21,50 dollars, dont une commission de courtage de 4,30 dollars.

L'idée est simple: si suffisamment de particuliers sont prêts à jouer le jeu, cela aura un impact réel sur les émissions de gaz à effet de serre, et le courtier engrangera les commissions.

Pour l'instant, quelque 2.000 ménages ont signé auprès de MyEex, qui tente de faire certifier sa méthode consistant à évaluer les économies d'énergie réalisées à partir de l'examen des factures de chauffage ou d'électricité.

Randy Wilson, qui a empoché le premier crédit carbone émis par MyEex, trouve l'initiative excellente. Il a décidé d'agir l'an dernier en apprenant que sa compagnie d'électricité prévoyait d'augmenter ses tarifs de 30 à 40%.

Son épouse et lui ont installé des ampoules électriques plus économes, décidé de débrancher tous les appareils électriques, comme les ordinateurs, quand ils n'étaient pas utilisés, et installé un système de panneaux solaires d'un coût de 58.000 dollars sur le toit de leur maison en Pennsylvanie (est). Leur facture d'électricité est passée de 120 dollars par mois à zéro.

Grâce à des crédits d'impôts, qui ont réduit des deux-tiers le coût de ses panneaux solaires, et aux économies réalisées, Randy Wilson pense que son investissement sera amorti en six ans.

"L'idée d'économiser de l'argent et en plus d'être payé pour cela, c'est époustouflant", commente-t-il, interrogé par l'AFP.

Environ 17% des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis proviennent des ménages sous forme de chauffage, climatisation, électricité, traitement des déchets. Cela représente, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement, jusqu'à quatre tonnes d'équivalent CO2 par personne et par an.

Joanna Smith a été étonnée de constater à quel point il était facile de réduire la consommation d'énergie de son appartement new-yorkais, depuis qu'elle a rejoint Earth Aid.

Cette société dont le siège est à Washington accorde à ses membres des points en fonction des économies d'énergie réalisées. Ces points peuvent ensuite être échangés contre des récompenses sous forme de cours de yoga, de séances d'hydrothérapie ou encore de vêtements bio pour enfants.

Joanna apprécie surtout qu'Earth Aid surveille ses factures et lui envoie des courriels pour la prévenir quand elle consomme trop d'énergie. "Je n'avais pas conscience de ma consommation auparavant", dit-elle.

Earth Aid a passé deux ans à mettre au point un système pour analyser les factures des compagnies énergétiques. Des milliers de personnes surveillent leur consommation par son intermédiaire, et quelque 160 entreprises se sont associées à Earth Aid pour proposer des récompenses.

L'un des cadeaux les plus appréciés des utilisateurs du site est un bon de 25 dollars pour manger chez Founding Farmers, un restaurant huppé de Washington qui propose uniquement des produits bio.

Météosat troisième génération : des prévisions affinées



Avec la troisième génération de satellites météorologiques européens, dont la réalisation a été confiée à Thales Alenia Space, il sera possible de prévoir le temps avec une plus grande exactitude, grâce à des instruments plus performants qui recueilleront des données plus souvent

Les satellites MTG (Meteosat Third Generation), successeurs des MSG actuellement opérés par l'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (Eumetsat), doivent entrer en service à partir de fin 2016.

Contrairement aux satellites actuels, ils seront stabilisés en trois axes grâce à un ensemble de roues et n'auront donc plus besoin de tourner sur eux-mêmes, ce qui leur permettra de fonctionner en continu.

"Les prises de vue seront plus fréquentes: or, c'est la différence entre une image et la suivante qui permet de déterminer la vitesse des vents. On traque par exemple la vapeur d'eau qui se déplace", a expliqué à l'AFP Donny Aminou, responsable des instruments des MTG à l'Agence spatiale européenne (ESA).

"Plus on a de données précises, plus on améliorera la précision des prévisions météorologiques en quasi-temps réel, mais aussi sur le long terme, grâce à des modèles améliorés qui permettront de mieux évaluer ce qui va se passer dans cinq six jours, et même d'apporter sur le plus long terme des données à la climatologie", précise le scientifique.

Si, comme les satellites actuels, les nouveaux modèles pourront traquer en cas de besoin (tempête, cyclone) un événement aux quatre coins du globe, les progrès les plus notables sont attendus à l'échelle régionale, en l'occurence l'Europe où se trouvent les pays membres d'Eumetsat.
Un satellite Meteosat de la deuxième génération (MSG) vu par un artiste en orbite
PARIS (AFP)

L'atmosphère terrestre pourra être observée toutes les 10 minutes au lieu de 15 actuellement, tandis que les satellites imageurs MTG assureront une couverture de l'Europe toutes les 2,5 minutes. De plus, un détecteur d'éclairs se trouve à bord des satellites imageurs de MTG, pour voir venir des pluies en formation.

L'ensemble des satellites MTG est composé de 4 imageurs qui fonctionnent en haute et basse résolutions, et de deux satellites qui pourront pour l'un sonder verticalement la dynamique de l'atmosphère dans l'infrarouge (une première mondiale) et pour l'autre sa composition chimique (qualité de l'air) dans le spectre visible et ultra-violet.

Grâce à ces nouveaux outils, les prévisionnistes pourront anticiper le temps avec une marge d'erreur plus faible. Un épisode pluvieux, au lieu d'être annoncé avec une probabilité de 80%, pourra par exemple l'être à 90%.

Les guépards de retour dans le sud de l'Angola dévasté par la guerre civile


Des guépards ont été aperçus pour la première fois depuis plusieurs décennies dans le sud de l?Angola, dévasté par 27 ans de guerre civile, a annoncé vendredi le Fonds de conservation des guépards (CCF)

"J?étais dans le sud de l?Angola à la recherche de traces de guépards et nous avons été émerveillés d?en trouver" deux, a déclaré à l'AFP Laurie Marker, chercheuse du CCF en Namibie.

"Le fait que la faune revienne est un bienfait énorme pour l?Angola. C?est aussi formidable pour la biodiversité d?une façon générale", a-t-elle poursuivi, estimant que le tourisme, "quasiment inexistant dans cette région" pourrait se développer.

La région d'Iona, dans la province de Namibe (sud), où ont été aperçus les félins, abrite le plus grand et plus ancien parc national d'Angola, quasiment abandonné pendant la guerre civile (1975-2002).

Le ministère de l?Environnement avait annoncé en janvier sa volonté de faire de 2010 "l?année de la biodiversité" avec la restauration des parcs nationaux et la création de nouveaux espaces de conservation.

L'année dernière, des chercheurs ont découvert trois hippotragues noirs, une espèce particulièrement menacée qui ne se trouve qu'en Angola. Cette antilope noire, appelée "palanca negra", est le symbole national de ce pays pétrolier et le nom de l'équipe nationale de football.

"Earth Hour": une heure dans l'obscurité pour la planète


Des centaines d'édifices prestigieux, de la Tour Eiffel à la Cité interdite, seront plongés samedi dans le noir pour l'opération "Une heure pour la planète" (Earth Hour) destinée à promouvoir la lutte contre le dérèglement climatique

Cette quatrième édition, trois mois après l'échec du sommet sur le climat de Copenhague, promet d'être la plus suivie avec 125 pays participants contre 88 l'an dernier, selon les organisateurs.

"L'accueil fait à Earth Hour a été immense. Le taux de réponses est bien supérieur à l'an dernier", s'est félicité le fondateur du mouvement, Andy Ridley. "L'opération Earh Hour est censée dépasser les frontières géographiques et économiques", a-t-il ajouté.

Le mouvement est né à Sydney en 2007 lorsque 2,2 millions de personnes avaient fait le noir pendant 60 minutes afin de sensibiliser l'opinion à la consommation excessive d'électricité et à la pollution au dioxyde de carbone.

Cette opération, organisée à l'initiative du Fonds mondial pour la nature (WWF), a pris une dimension mondiale en 2008.

Samedi, plus de 1.200 bâtiments à travers le monde ont prévu d'éteindre leurs éclairages à 20h30 locales.

Des groupes multinationaux comme Google, Coca Cola, Hilton, McDonalds, Canon, HSBC et IKEA se sont associés à l'évènement.

Privilège du décalage horaire, Sydney aura les honneurs du premier "black out" avec l'extinction de l'Opéra. D'autres monuments prestigieux suivront: les Pyramides et le Sphinx en Egypte, la Fontaine de Trevi et la Tour de Pise en Italie ou encore la Tour Eiffel à Paris.
Cette image de la Nasa, conçue grâce aux données des satellites météorologiques,montre où se situe les zones les plus éclairées du globe, qui sont les plus urbanisées
SYDNEY (AFP)

A Pékin, la Cité interdite et l'emblématique "Nid d'oiseau" - stade des jeux Olympiques de Pékin en 2008 - seront également plongés dans l'obscurité. Ces extinctions revêtiront un aspect particulièrement symbolique dans ce pays à la fulgurante croissance économique mais qui s'est aussi arrogé le titre de plus gros pollueur de la planète.

Au Japon, le Mémorial de la paix d'Hiroshima participera à l'opération tandis que les groupes Sony, Sharp et Asahi couperont leurs éclairages à Tokyo.

Enfin à Dubai, Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde culminant à 828m, sera également dans le noir.

En décembre, la conférence de Copenhague, sous l'égide de l'ONU, a débouché sur un accord a minima conclu par moins de trente pays sur les 192 présents.

L'accord fixe comme objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète mais reste très évasif sur les moyens d'y parvenir, ne donnant aucun objectif chiffré à court terme (2020) ou moyen terme (2050).

Les grands pays en développement, dont la Chine et l'Inde, s'arc-boutent contre toute tentative de leur faire accepter des contraintes. Ils considèrent en outre que les objectifs de réduction annoncés par les pays industrialisés sont encore loin du compte.

Le tir d'une fusée Ariane 5 reporté de quelques jours


Arianespace a reporté vendredi de "quelques jours" le tir d'une fusée Ariane 5, emportant deux satellites de télécommunications, prévu le soir même à partir de la base de Kourou (Guyane française), a annoncé à l'AFP son PDG Jean-Yves Le Gall

Ce report est dû à un problème sur un sous-système de pressurisation, mettant en cause la sécurité du lancement. Il a été détecté "lors de la phase de préparation du lanceur", a précisé M. Le Gall. Le lanceur a été ramené vers le bâtiment d'assemblage pour "comprendre ce qui se passe". Une nouvelle date de lancement sera annoncée "en début de semaine prochaine", a précisé M. Le Gall.

Le lancement, initialement prévu le 24 mars, avait déjà été ajourné afin de vérifier le bon état de composants électroniques sur lesquels des problèmes s'étaient révélés en usine en Europe.

Ce premier tir d'Ariane en 2010 devait tomber précisément le jour du trentième anniversaire d'Arianespace. "J'ai expliqué à nos clients que 30 ans de succès, cela veut dire aussi 30 ans de précaution", a souligné M. Le Gall.

Le tir reporté vendredi, qui sera le cinquantième d'une fusée Ariane 5, est destiné à mettre en orbite deux satellites: Astra 3B, construit par Astrium Satellites pour l'opérateur de télévision luxembourgeois SES Astra, et Comsat BW2, construit par Thales Alenia Space et livré à Astrium pour le ministère allemand de la Défense.

La société Arianespace, qui commercialise et procède aux tirs de la fusée européenne, a programmé sept lancements en 2010.

Fin avril, deux autres satellites d'Astrium, l'un pour Arabsat (télécoms), l'autre pour le sud-coréen COMS (télécoms et météo), doivent être mis en orbite.

Réduire ses ordures pour réduire la facture: la pesée des poubelles lancée à Besançon


"Plus on produit de déchets, plus on paie. Moins on en produit, moins on paie": telle sera la devise de Besançon, premier grand territoire urbain français à parier sur la "redevance incitative", calculée en fonction de la pesée des ordures ménagères

Dès le 1er janvier 2012, les 180.000 habitants de la communauté d'agglomération du grand Besançon (CAGB) paieront la collecte de leurs déchets en fonction du poids des poubelles.

"L'objectif de la redevance incitative embarquée est de favoriser la réduction des déchets et leur recyclage", explique Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon et président de la CAGB, qui mise sur "l'évolution des mentalités".

Cette redevance sera constituée à environ 50% d'une part fixe, 40% de la part de la pesée et 10% d'une part variable calculée selon la fréquence d'enlèvement des ordures. Chaque poubelle sera pesée par les véhicules de collecte au moment de l'enlèvement.

La mise en place de la redevance incitative par la pesée est facilitée par la "redevance au volume" du bac instaurée en 1999 à Besançon. La nouvelle redevance incitative doit être adoptée jeudi en conseil communautaire et les ajustements nécessaires seront réalisés d'ici 2012.

"Jusqu'à présent, la redevance incitative par la pesée était surtout utilisée dans les zones rurale et péri-urbaines (huit communautés de communes de moins de 20.000 habitants l'ont adoptée). La CAGB est pionnière dans la démarche d'instaurer ce type de redevance en milieu urbain", constate Stéphanie Le Maitre, ingénieur en charge des déchets des collectivités à l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie).

L'agence subventionne le projet qui s'inscrit dans les objectifs de réduction des déchets du Grenelle de l'environnement. La Cagb espère faire diminuer les ordures ménagères résiduelles de 35% en habitat pavillonnaire et de 12% en habitat collectif, à l'horizon 2014.

Pour alléger ses poubelles, chaque usager est invité intensifier le tri de ses déchets: papier, verre, plastique sont déposés dans les conteneurs prévus à cet effet et les déchets organiques sont compostés.

En logement individuel, il est facile de contrôler son bac à ordure, mais dans les immeubles, les efforts individuels risquent d'être peu visibles.

"Pour que tout le monde se prenne au jeu, nous devons rendre le lien entre la réduction des déchets et la baisse de la redevance très lisible pour les usagers", estime Jean-Pierre Taillard, vice-président de la CAGB chargé de la gestion des déchets ménagers et maire d'Avanne-Aveney (Doubs).

Développer la prévention, sensibiliser, travailler avec les bailleurs, ou encore développer les composts collectifs en milieu urbain font partie des pistes avancées par les élus.

Selon M. Taillard, "rien qu'en triant le petit pot de moutarde en verre et en amenant un petit appareil ménager à la déchetterie, je peux réduire la facture, même si mon voisin ne fait pas d'effort ! ".

samedi 27 mars 2010

Le Dust Bowl chinois






Benoit Aquin et Patrick Alleyn sont montés à bord du « train de la désertification », qui roule de Pékin à Urumqi. Ils ont été témoins d’un grave bouleversement écologique — la formation du Dust Bowl chinois (bol de poussière) —qui oblige les habitants à migrer vers d'autres régions.
Photos tirées du livre Far East, Far West, publié aux éditions du passage. En librairie le 7 octobre.


À force de les exploiter, des fermiers et des bergers ont transformé, au fil des ans, des terres agricoles et des prairies verdoyantes en zones arides. En Chine, les déserts occupent près de 20 % du territoire. Le quart d'entre eux ont été provoqués par l'activité humaine.

Au printemps, les grands vents venus du Nord soulève le sol fertile et le font virevolter dans les airs jusque dans les villes, où il devient source de pollution. Ici, un motocycliste happé par une tempête de poussière roule malgré tout sur une route de la Mongolie-Intérieure.

Le matin, le ciel était bleu clair. Mais vers 11 h, un nuage de poussière en provenance des steppes s'est engouffré à Xilinhot, ville de la Mongolie-Intérieure. Les routes ont été quasi désertées et la statue de l'empereur mongol Gengis Khan à cheval n'est plus qu'une pâle silhouette.

La ville de Hongsibao a été construite en plein désert par le gouvernement chinois, en 1995. Cette oasis artificielle, alimentée en eau par le fleuve Jaune, non loin de là, accueille 200 000 paysans descendus des montagnes arides. La ville a sa boutique de robes de mariée, son magasin de jeans, son laboratoire photo, ses tables de billard en plein air... Mais elle n'échappe pas aux tempêtes de poussière.

Ces femmes portent un masque afin de ne pas respirer la poussière qui balaie Sanggen Dalai, une petite ville reculée de Mongolie-Intérieure

Le bazar de Kachgar, haut lieu de la culture ouïgoure, dans la région autonome du Xinjiang. Les Ouïgours, musulmans turcophones, représentent la plus importante minorité de Chine. Depuis des décennies, l'État chinois encourage les Hans (ethnie majoritaire du pays) à s'installer dans la région, ce qui provoque des tensions parfois violentes entre les deux groupes. Cette colonisation massive a aussi entraîné une surpopulation dans les oasis, ainsi que l'assèchement des sols et des Marchand de souliers au bazar de Kachgar.

Le marché du lundi, à Upal, petite ville située sur la route de la Soie, qui relie la Chine et le Pakistan. Les bergers, qui font brouter leurs moutons dans les prairies dégradées, contribuent à la désertification de la région.

Barbiers ouïgours au marché du lundi, à Upal.

Les extravagances de Dubaï World






C'est le choc sur les marchés boursiers : l'émirat de Dubaï a demandé un moratoire de six mois aux créanciers de Dubaï World pour que l'entreprise rembourse 59 milliards de dollars américains de dette. Les projets immobiliers de Dubaï World sont pharaoniques et extravagants. En voici quelques-uns

Palm Islands et The World


Palm Islands est un projet immobilier comptant trois groupes d'îles artificielles disposées en forme de palmier. Le sable nécessaire à la construction des îles vient du fond du Golfe Persique.

Les 4000 maisons du premier « palmier », Jumeirah, ont accueilli l'an dernier leurs premiers habitants.

Le deuxième, Jebel Ali, est 50 % plus grand que Jumeirah. Une fois complètement terminé, en 2020, il devrait pouvoir accomoder 1.7 million de personnes.

Le troisième, Deira, en est aux premières étapes de construction. Il sera huit fois plus grand que Jumeirah et cinq fois plus grands que Jebel Ali.

Il est possible de voir les Palm Islands dans Google Maps.

The World reprend le principe des palmiers de Palm Island Resort, mais cette fois-ci, les 300 îles artificielles forment une carte du monde.Situé à quatre kilomètres de la côte de Dubaï, The World n'est accessible qu'en bâteau ou par les airs. On peut admirer The World dans Google Maps.

Jumeirah Islands

Un projet comme on n'en trouve qu'à Dubaï : un lac artificiel de 300 hectares, dans lequel on a construit 46 groupes de 16 villas. L'eau est pompée de la mer et est recyclée complètement chaque jour. Le sel qu'elle contient protège contre les problèmes de larves et d'insectes.

La tour Almas
Deuxième plus grand immeuble de Dubaï (le plus grand étant Burj Dubai, la plus haute construction du monde), la tour Almas mesure 360 mètres et compte 74 étages. Il a fallu quatre ans, de 2005 à 2009, pour la construire.

La Paz à l'ère d'Evo Morales





Le président de la Bolivie, Evo Morales, d’origine autochtone, a été réélu haut la main le 6 décembre. Découvrez la ville de La Paz, autrefois symbole de la mainmise des Blancs sur une Bolivie à majorité autochtone et désormais le théâtre des revendications du peuple.

Fondée au 16e siècle par les conquistadors espagnols, La Paz est restée longtemps le symbole de la mainmise d'une élite blanche sur un pays majoritairement autochtone. Aujourd'hui, la capitale administrative de la Bolivie, nichée dans un canyon à 3 600 m d'altitude, est plus que jamais le centre d'une renégociation des pouvoirs menée par les autochtones, qui y sont chaque jour plus nombreux et conscients de l'avantage démocratique que leur confère leur poids démographique.

Le symbole le plus perceptible de cette prise de pouvoir, c'est Evo Morales, le premier autochtone nommé président du pays. Élu pour la première fois en 2005, il a obtenu un deuxième mandat aux élections du 6 décembre. Depuis son arrivée dans les sphères politiques, à la fin des années 1990, il a bouleversé l'ordre et le pouvoir établis depuis la colonisation espagnole.

Comme l'ensemble de l'Amérique latine, la Bolivie a été fortement touchée par l'exode rural, qui s'est amorcé dans les années 1950. En quête de travail et de meilleures conditions de vie, des centaines de milliers de paysans autochtones ont quitté leurs villages de l'Altiplano, un plateau aride situé à plus de 4 000 m dans les Andes, pour s'installer dans les principales villes, dont La Paz. Cette urbanisation accélérée a joué un rôle clé dans la récente montée du pouvoir autochtone en Bolivie.

La Paz vue d'El Alto.
Dès la fin du 19e siècle, les premiers paysans migrants s'installèrent graduellement sur une crête de l'Altiplano, qui surplombe le centre-ville de La Paz, à environ 400 m plus bas. Progressivement, cette nouvelle entité a pris le nom d'El Alto (Les Hauteurs). El Alto comptait à peine 11 000 habitants au début des années 1950.

C'est à partir du milieu du 20e siècle qu'El Alto a littéralement explosé, devenant la ville au taux de croissance le plus élevé du pays. En 2008, elle comptait 890 000 habitants, contre 835 000 à La Paz, et plus de 75 % d'entre eux se définissent comme autochtones. La ville des Hauteurs est ainsi devenue un foyer dynamique pour la réorganisation politique de la gauche autochtone. Elle se vante aujourd'hui d'être la capitale autochtone du monde, sinon la capitale rebelle de l'Amérique latine.

En moins de 40 ans, El Alto a aussi changé de statut. De simple point de chute pour des migrants ruraux, généralement pauvres et en quête de travail, elle est devenue un important moteur économique de la région, que font tourner aussi bien les artisans que les manufactures modernes. Si l'ensemble de la population continue de vivre sous le seuil de la pauvreté, El Alto a également son lot de nouveaux riches et ses quartiers plus aisés, qui témoignent de la présence d'une nouvelle élite économique autochtone.

Outre la réorganisation sociale, le déracinement des habitants ruraux a entraîné la fracture des modèles familiaux traditionnels. Les familles, cellules qui regroupaient autrefois plusieurs générations, sont devenues nucléaires, et les aînés sont les premières victimes de cette réorganisation. Beaucoup sont abandonnés à eux-mêmes. Certains, comme les femmes figurant sur cette photo, ont pris l'initiative de se rassembler en coopérative d'awichas (grands-pères et grands-mères en langue aymara) pour améliorer leur qualité de vie.

début des années 1980, des élections sont organisées, mais elles ont eu peu de répercussions sur l'ordre établi. C'est vers la fin des années 1990 qu'une population autochtone mieux mobilisée commence une véritable révolution par les urnes. En 2005, Evo Morales devient le premier président autochtone élu de l'histoire moderne du pays. Sous son leadership suivront une série de décisions politiques et de consultations publiques afin d'instaurer des réformes sociales et constitutionnelles visant à corriger ce qui était perçu par le président, et la majorité autochtone, comme des inégalités héritées du passé.

La plaza Murillo, devant le palais présidentiel et l'édifice du Congrès, est un lieu symbolique du pouvoir politique en Bolivie. À maintes reprises les Alteños sont descendus jusqu'à La Paz, bloquant les principales artères de la ville, pour faire entendre leurs protestations. La tradition ne s'est pas arrêtée, mais c'est davantage pour soutenir Evo Morales face à une opposition souvent résistante au changement que l'on occupe aujourd'hui cette place.

El Prado, l'artère principale de la ville, où coulait autrefois la rivière Choqueyapu, tout au fond du canyon, est toujours grouillante de circulation et d'activité. Comme elle descend directement d'El Alto, située 400 m plus haut, c'est la première rue bloquée en cas de manifestation dans le centre-ville. El Prado continue son chemin à travers le centre-ville, avant de redescendre sur 400 m jusqu'à la Zone sud, où se trouvent les quartiers plus favorisés.

À l'opposé d'El Alto, se trouve la Zone sud, quartier aussi relativement nouveau, très huppé et « propre », qui abrite une élite à la peau plus pâle. À 3 200 m d'altitude, l'air y est plus chaud, plus riche en oxygène et moins pollué.

C'est dans la Zone sud que l'on trouve la majorité des clubs sportifs privés, des bâtiments bien protégés, des hôtels et boutiques chic, des cafés et restaurants branchés, des parcs d'amusement. Le matérialisme et l'expression du luxe y façonnent un paysage quasi surréel dans le pays le plus pauvre du continent.

Urgent ! Vide politique à combler


Pourquoi avoir peur que des pays veuillent coloniser Haïti ? demande l’ex-homme politique et diplomate Gérard Latulippe. « Le pays n’existe plus, il est en friche ! » Comblons le vide avant que les gangs armés en prennent le contrôle.

« Je ne vois aucune autre voie que la mise sous tutelle d'Haïti », soutient Gérard Latulippe, directeur pour ce pays au National Democratic Institute, organisme américain non gouvernemental qui se consacre au renforcement des institutions démocratiques dans le monde. Cet ancien ministre libéral dans le gouvernement du Québec, qui fut aussi délégué général du Québec à Mexico et à Bruxelles, se trouvait en Haïti lors du séisme. Selon lui, le vide politique qui s'y est installé est un problème colossal et la communauté internationale devra s'y attaquer rapidement.

L'actualité l'a joint après son rapatriement à Montréal.

Quels dangers soulève le vide politique actuel ?


- Le premier est que les gangs armés fassent de nouveau la loi dans certains quartiers de Port-au-Prince, comme c'était le cas pendant de nombreuses années. L'ancien président Jean-Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud, a d'ailleurs manifesté son intention de retourner en Haïti. Ça donne froid dans le dos, parce qu'il a un ascendant important sur les « chimères », ses militants armés. Il y a aussi les « organisations populaires », qui forment son réservoir de partisans et qui contrôlent un peu le pays. Il ne faut pas négliger Aristide : même à distance, il a de l'influence sur une partie de la population. Malgré la dévastation, il risque d'y avoir des luttes pour la prise d'une forme de pouvoir réel - pas nécessairement institutionnel - dans le pays.

La corruption est un autre problème. Haïti était déjà un des pays les plus corrompus au monde. J'ai vécu les ouragans et les inondations de 2008, et on voyait très clairement que l'aide était détournée. Enfin, le pays est tellement au centre de l'attention internationale qu'il peut devenir la proie de manipulations et de luttes entre les pays. Le Venezuela a été parmi les premiers à critiquer les États-Unis, lesquels, selon lui, utilisent l'aide humanitaire pour occuper le pays. Ce n'est pas le temps d'utiliser un pays mourant pour faire des guerres de pouvoir entre les nations !

Que peut faire la communauté internationale ?

- Il est urgent de combler ce vide politique et je ne vois aucune autre voie que la mise sous tutelle d'Haïti par la communauté internationale, avec la participation impérative des Haïtiens. Ça implique que pendant la reconstruction des institutions politiques, les décisions soient prises par un groupe de personnes nommées par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a la charge de diriger le pays. Une sorte de gouvernement transitoire formé grâce à une éventuelle résolution de l'ONU. L'actuelle Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, la Minustah, ne peut pas gouverner le pays ; son mandat est limité.

Les craintes d'une forme de colonialisme pratiquée par les pays étrangers ne sont pas fondées, selon vous ?

- Ce sont des mots dangereux dans la situation actuelle. C'est de la manipulation politique. Car pourquoi coloniser Haïti ? Pour lui soutirer ses ressources naturelles ? De la main-d'œuvre à bon marché ? Le pays n'existe plus, il est en friche ! Il n'y a aucun avantage à coloniser Haïti. La communauté internationale est frileuse quand il s'agit d'imposer une gouvernance, parce que ça va à l'encontre de la souveraineté des États. Il y a un devoir d'ingérence sur le plan humanitaire et il y a un droit d'ingérence dans d'autres cas très limités - les génocides, par exemple. Mais dans le cas d'Haïti, il y a un vide juridique sur le droit d'ingérence. C'est tout un débat. Mais il ne faut pas être frileux.

Branché sur la voiture électrique


L’offre du Danemark est imbattable : achetez une voiture électrique et obtenez un crédit d’impôt de 40 000 dollars. En prime, on vous propose le stationnement gratuit avec bornes de recharge en plein centre-ville de Copenhague !

On est loin du Québec et de son crédit d'impôt de 2 000 dollars à l'achat d'un modèle hybride...

Si l'État danois se montre si généreux, c'est que le succès de son nouveau plan de transport repose avant tout sur l'adhésion massive des citadins à l'auto électrique - dont les modèles actuels peuvent coûter jusqu'à 100 000 dollars. Ce plan prévoit, en plus des bornes de recharge, la mise en place de stations-service automatisées, où les batteries des voitures seront remplacées en quelques minutes. Une opération nécessaire lorsqu'il faut parcourir de longues distances, puisque les batteries n'ont qu'une autonomie de 160 km et qu'une recharge complète nécessite près de cinq heures. Ces stations-service seront installées par l'entrepreneur Shai Agassi, PDG de Better Place, société qui vise à créer des réseaux pour les véhicules électriques un peu partout dans le monde.

Problème à l'horizon, cependant : les voitures électriques actuelles ne sont pas adaptées à ces stations et, pour l'instant, seul Renault-Nissan entend construire un modèle qui s'y adaptera. Sa mise en vente étant prévue pour 2011, les Danois devront, d'ici là, recharger leur batterie pendant cinq heures s'ils veulent rouler plus de 160 km !

dimanche 21 mars 2010

Colombie-Britannique : Bienvenue en Cascadie !


Ils se sentent plus d’atomes crochus avec les habitants de l’Oregon et du Québec qu’avec ceux de l’Alberta ! Les Britanno-Colombiens cultivent leur utopie…

Sa métropole accueille un festival de jazz, des tournages de Hollywood et une vibrante industrie du jeu vidéo. Ses résidants se chauffent à l'hydroélectricité, boudent les églises et se préparent peut-être à éponger une dette olympique...

« La Colombie-Britannique et le Québec ont beaucoup en commun », dit Phili­p Resnick, professeur de sciences politiques à l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), natif de Montréal. Et pas seulement parce que ces deux provinces sont les plus grandes productrices de marijuana - et de canneberges - au pays.

La « Belle Province » et la « Beautiful British Columbia » dépendent encore beaucoup des ressources naturelles, et leur industrie forestière est en crise. Elles font partie du Canada, mais ont les yeux tournés vers l'extérieur - le Québec vers l'Europe, la Colombie-Britannique vers l'Asie. Elles sont plus favorables au mariage gai, au droit à l'avortement et aux relations sexuelles avant le mariage que la moyenne des provinces canadiennes. Et elles ont toutes deux une très forte identité.

« Le Québec est une province-nation, et la Colombie-Britannique une région-province », précise Philip Resnick, qui a sondé l'âme de sa terre d'adoption dans un essai intitulé The Politics of Resentment. Le politologue rappelle qu'en 1995, après le dernier référendum sur la souveraineté du Québec, Ottawa a déposé une motion visant à reconnaître la spécificité des quatre grandes régions du Canada : l'Atlantique, le Québec, l'Ontario et l'Ouest. « Cela a provoqué un tollé en Colombie-Britannique, qui refusait d'être placée dans le même panier que les trois autres provinces de l'Ouest. » Le gouvernement fédéral a finalement dû la reconnaître comme une région à part entière. « Symboliquement, ce geste a eu la même portée que la reconnaissance de la nation québécoise », dit Philip Resnick.

Le régionalisme made in BC s'est longtemps nourri d'un ressentiment à l'égard de l'Ontario et, surtout, du Québec, accusés de tirer les ficelles à Ottawa. Dans les années 1980, des politiciens furieux des décisions du fédéral quant à la gestion de la pêche ont même flirté avec l'idée de la séparation ! Mais cette fièvre nationaliste est rapidement tombée. Contrairement au Québec, la Colombie-Britannique perçoit le projet d'indépendance comme une « idée folle et marginale », dit Philip Resnick. Son premier ministre, le libéral Gordon Campbell, entretient d'ailleurs des rapports courtois avec Ottawa depuis son accession au pouvoir, en 2001.

Si le sentiment d'aliénation s'est étiolé, sur quels autres piliers repose donc l'identité de la Colombie-Britannique ? « La pluie ! répond en blaguant Philip Resnick. Plus sérieusement, je dirais les Rocheuses, qui procurent une barrière physique, mais aussi psychologique, entre elle et le reste du Canada. »

« Pour moi, la Colombie-Britannique, c'est ce qu'on voit devant nous : la mer, les montagnes, les poissons », dit Lynda En, étudiante en sciences politiques de 21 ans rencontrée sur le pont du Coastal Celebration, traversier effectuant la navette entre Vancouver et Victoria. D'origine chinoise, comme un grand nombre d'étudiants de la UBC, Lynda En incarne cette Colombie-Britannique de moins en moins british et de plus en plus asiatique, peu attachée à l'histoire et aux institutions canadiennes.

« Le seul élément qui unit tout le monde, la gauche comme la droite, les immigrants comme les Blancs, c'est la nature et la géographie spectaculaires qui nous entourent », dit Douglas Todd, 56 ans, populaire chroniqueur au quotidien The Vancouver Sun. Son bureau à la maison, au quatrième étage d'un immeuble du chic quartier Kitsilano, offre une vue plongeante sur l'île Bowen, le centre-ville de Vancouver, le parc Stanley et les montagnes de la chaîne Côtière. C'est d'ici qu'il rédige ses chroniques, alimente son blogue... et déclenche parfois des tempêtes dans le cyberespace.

Des lecteurs l'ont récemment qualifié d'« idiot » et de « taré ». D'autres l'ont sommé de quitter illico la Colombie-Britannique. Son crime ? Il a écrit que sa province avait un nom désuet. Et qu'elle gagnerait à en trouver un autre. « Je ne m'attendais pas à soulever une telle controverse », dit-il en sirotant un cappuccino. Après tout, la Colombie-Britannique a été nommée en l'honneur d'un fleuve coulant surtout aux États-Unis (le Columbia), par une reine qui a accolé à ce nom l'adjectif qualifiant son empire pour éviter toute confusion avec la Colombie d'Amérique du Sud. « Où est notre identité, là-dedans ? »

Le chroniqueur n'a - heureusement - pas reçu que des insultes. À sa demande, des lecteurs lui ont envoyé des dizaines de suggestions pour rebaptiser la Colombie-Britannique. Certains noms, comme Canasia et Mosaika, évoquent le visage changeant de la province. D'autres, comme Pacifica ou Pacific Columbia, rappellent le rêve qu'inspire souvent l'océan Pacifique. Son préféré ? North Cascadia, ou Cascadie du Nord.

Popularisé au milieu des années 1970 par un roman de l'écrivain américain Ernest Callenbach (Écotopie), puis, quelques années plus tard, par un essai du journaliste au quotidien The Washington Post Joel Garreau (Les neuf nations de l'Amérique du Nord), la Cascadie désigne une nation imaginaire formée de l'État de Washington, de l'Oregon et de la Colombie-Britannique. Des États à la géographie et aux valeurs communes, comme l'écologisme, l'éveil spirituel et un fort attachement aux libertés individuelles. « C'est une région où l'idéalisme est devenu un mode de vie », résume Douglas Todd, qui vient de publier Cascadia : The Elusive Utopia, recueil d'essais sur cette région.

Surtout en vogue dans les grandes métropoles de Vancouver, Seattle et Portland, la Cascadie compte des adeptes jusque dans le nord de la Colombie-Britannique. « Je me considère d'abord comme canadien, mais je suis aussi cascadien », dit John Morton, propriétaire du magasin général de Bella Coola, jolie bourgade nichée au fond d'une baie entourée des montagnes de la chaîne Côtière. Débarqué ici avec sa femme il y a 40 ans pour reprendre les affaires de son beau-père, il n'est jamais reparti. « Il y a cette grande forêt, les montagnes, la mer et une telle tranquillité. Où pourrait-on trouver une meilleure qualité de vie ? » John Morton adore discuter avec les touristes, qui affluent dans son commerce l'été, quand le traversier fait escale. Mais il admet avoir un faible pour ses compatriotes cascadiens... « On a plus d'affinités avec les touristes de l'État de Washington et de l'Oregon qu'avec la plupart des autres Canadiens, dit-il. On pense de la même façon, et même notre accent est semblable. »

À 1 600 km au sud de Bella Coola, dans la capitale provinciale de Victoria, le député néo-démocrate Rob Fleming, 38 ans, a parfois l'impression de vivre en république de Cascadie. À quelques pas de son bureau à l'ambiance feutrée de l'Assemblée législative, au centre-ville, plusieurs bateaux de croisière assurent régulièrement la navette entre la baie de Victoria et Seattle, dans l'État de Washington. « Des agences de tourisme organisent des voyages entre Whistler, Victoria et Seattle, comme s'il s'agissait d'une seule région », dit Fleming, qui me reçoit en entrevue après une longue journée de débats parlementaires. Enfant, il a participé à une foule de tournois de soccer dans l'État de Washington. À titre de député, il tisse parfois plus de liens avec des collègues « cascadiens » que canadiens... « Il y a beaucoup de pro­grammes d'échanges culturels, et même une organisation officielle de coopération économique, la Pacific NorthWest Economic Region.

Fier de sa fibre canadienne et de ses origines britanniques - et farouche partisan du club de soccer de Liverpool, en Angleterre, dont la bannière trône sur un mur de son bureau -, Rob Fleming évoque d'abord le multiculturalisme quand je l'entraîne sur le terrain de l'identité britanno-colombienne. « Ici même, à Victoria, cohabitent plus de 75 communautés ethniques. La population ressemble de plus en plus à celle de Vancouver. » Mais quand je lui demande de désigner le premier trait distinctif de sa province, il offre une réponse de Cascadien : « Notre principal symbole identitaire, c'est le saumon, et on est en voie de le perdre. Je crains qu'on vive le drame qu'ont connu les pêcheurs de morue de la côte Est. Ce serait une catastrophe économique, mais aussi la perte d'un symbole et un accroc à notre image écologiste. La Colombie-Britannique a toujours été à l'avant-garde du Canada en matière d'environnement. Ce n'est pas un hasard si Greenpeace est née ici... »

Le gouvernement de Gordon Campbell a dépensé des dizaines de millions de dollars dans une campagne publicitaire dépeignant la Colombie-Britannique comme « le meilleur endroit sur la planète » (« The Best Place on Earth »). Ce slogan, qui coiffe désormais la plupart des sites Web de la province, a soulevé l'ire du célèbre environnementaliste David Suzuki. Au lieu de bomber le torse, dit-il, la Colombie-Britannique devrait agir pour éviter de gaspiller son héritage exceptionnel. Selon lui, elle vit plus qu'une crise écologique. Le décalage qu'il constate entre les valeurs écologistes de ses résidants et les gestes timides du gouvernement en matière d'environnement ne révèle rien de moins qu'une « crise identitaire », martèle-t-il.

Cette « crise » freinera-t-elle l'enthousiasme des milliers de Canadiens qui quit­tent chaque année leur province pour refaire leur vie de l'autre côté des Rocheuses ? Sans doute pas, dit le politologue Philip Resnick : « La Colombie-Britannique, c'est la Californie du Canada. » « C'est l'endroit qu'on associe le plus au mot "possible" », écrit l'auteure vancouvéroise Justine Brown dans un essai qu'a publié la revue BC Studies. « Utopie : voilà, à mon avis, la meilleure métaphore pour décrire la Colombie-Britannique. »

Le havre de la social-démocratie ?

La Colombie-Britannique est parfois surnommée « Left Coast », ou côte gauche, par des commentateurs conservateurs. Mais cette province mérite-t-elle vraiment l'étiquette de gauche qu'on lui accole souvent ? « Je ne crois pas », dit le politologue Philip Resnick. Les libéraux provinciaux, récemment reportés au pouvoir pour la troisième fois depuis 2001, sont « rouges à l'extérieur, mais bleus à l'intérieur », ajoute-t-il. « Ils ont des valeurs sociales plutôt libérales, mais sont férocement conservateurs en ce qui concerne les finances publiques et la fiscalité. »

Le vrai Discours du trône…


…sera lu aujourd’hui à 16 h par le ministre des finances Jim Flaherty. En attendant, la répétition générale d’aujourd’hui (dans tous les sens du mot puisque le texte du Discours du trône contient presque seulement des redites) est ici.

Si le premier ministre Stephen Harper avait livré le même discours plutôt que de le faire lire par la gouverneure-générale, on aurait dit qu’il parlait bien longtemps pour annoncer qu’il allait geler les salaires des ministres et des députés et les budgets d’opération des ministères.

À l’échelle du déficit fédéral, cela correspond à une goutte d’eau dans l’océan fiscal. C’est pourquoi les stratèges conservateurs étaient tellement empressés de mettre la nouvelle en évidence aujourd’hui. Ils ont même permis à la Presse Canadienne de briser l’embargo sous lequel le Discours du trône avait été remis à la presse un peu avant sa lecture aux Communes pour accélérer, très précisément, la diffusion de cette mesure. Dans le budget de demain, alors qu’il sera question de chiffres et de vraies affaires, la même annonce aurait à peine mérité une mention.

Le Discours du Trône vu par nos blogueurs


Le discours du Trône lu au Sénat mercredi n'a pas impressionné nos blogueurs. Alors que Jean-François Lisée s'amuse de quelques phrases qu'on y trouve, Chantal Hébert se questionne sur l'emphase mise sur le gel des salaires des ministres et des députés . « Une goutte d'eau dans l'océan fiscal », dit-elle.

Guide de l'immobilier 2010


Quelles sont les étapes qui mènent à l'achat d'une première résidence ? Que peut-on acheter pour 200 000 $ au Québec ? Où sont les bonnes affaires ? Voici une foule de ressources pour répondre aux nombreuses questions d'un futur acheteur.

Les hauts et les bas de l’aspirine


Bien des adultes de plus de 50 ans s’autoprescrivent de l’aspirine dans l’espoir de prévenir les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Chez les personnes qui n'ont jamais souffert de problèmes cardiovasculaires, le jeu n'en vaudrait pas la chandelle, croit le Dr Ike Iheanacho, éditeur du Drug and Therapeutics Bulletin.

Selon une étude publiée dans The Lancet, la prise quotidienne d'un comprimé d'aspirine chez les personnes en bonne santé réduirait les risques d'AVC et d'infarctus de seulement 0,07 %. La même posologie augmenterait les risques d'hémor­ragie digestive de 0,03 %. La prescription du petit comprimé blanc pour les patients qui ont déjà subi un AVC ou un infarctus n'est pas remise en cause, précise le Dr Iheanacho. Dans ce cas, les bénéfices dépassent largement les risques.

Jouvence extrême


Il faut souffrir pour être belle ! La société NanoCyte, d’Israël, s’active à mettre au point des crèmes pour le visage enrichies de cellules urticantes d’anémone.

Au toucher, ces cellules en forme d'aiguilles s'étirent pour piquer la peau de l'agresseur et y injecter un poison. NanoCyte remplace le poison par des ingrédients antiâge. Un centimètre carré de peau couvert avec cette pommade peut contenir jusqu'à un million d'aiguilles, qui agissent comme autant de petites seringues. Selon l'équipe scientifique, la douleur serait négligeable, puisque les aiguilles ne font que quelques micromètres de long. NanoCyte espère aussi créer des gels anesthésiants à l'usage des dentistes. Elle croit même que les aiguilles d'anémone pourraient servir à injecter de l'insuline dans le sang des diabétiques.

Dites ommmm


Pratiquer la méditation de façon quotidienne réduirait les risques de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) de moitié chez les personnes à risque.

C'est ce qu'avance une équipe de chercheurs de l'Iowa et du Wisconsin, qui a recruté pour son étude 201 patients afro-américains dont le diamètre des artères était rétréci par l'accumulation de plaques d'athérosclérose.

Tous les patients ont reçu une ordonnance de médicaments pour réduire leur taux de cholestérol et leur pression artérielle. La moitié d'entre eux ont également consacré de 15 à 20 minutes par jour à la méditation transcendantale, telle qu'enseignée par un instructeur. Au cours d'une période de cinq ans, les membres de ce deuxième groupe ont subi en moyenne 47 % moins de crises cardiaques ou d'AVC que ceux du premier.

À titre de comparaison, les statines (des médicaments qui abaissent le taux de mauvais cholestérol) réduisent les risques de crises cardiaques et d'AVC de 30 % à 40 % en moyenne. Les antihypertenseurs (qui abaissent la pression artérielle) les diminuent de 25 % à 30 %.

Revendications salariales des médecins: il faudra bien un jour mettre fin au chantage

Deux chercheurs proposent des solution pour mettre fin au « chantage » des médecins spécialistes.

Christian Bordeleau - Doctorant à la School of Public Policy and Administration, Carleton University
Benoît Dubreuil - Chercheur postdoctoral, Université du Québec à Montréal.

Le 1 er février dernier, le président de la Fédération des médecins spécialistes, Gaétan Barrette, a déclaré « catégoriquement » que les hausses de salaire requises pour ses membres étaient de l'ordre « d'au moins 4 %, voire 5 à 6 % par année. » (Le Devoir, 1 février 2010). Déjà en 2006, le ministre Philippe Couillard avait été choqué par la gourmandise des représentants des travailleurs les mieux rémunérés par l'État québécois. « La population québécoise est en droit de s'attendre à ce que ses médecins spécialistes fassent preuve d'un sens des responsabilités plus élevé », avait-il lancé. À ce moment, la fédération ne demandait rien de moins qu'une augmentation de 138 758$. Aujourd'hui, les « correctifs » déjà apportés devraient être encore bonifiés « pour éviter les perturbations dans le réseau ». À terme, la rémunération des médecins spécialistes devrait atteindre près de 400 000$.
Le « libre » marché, mais encore ?

Le président de la FMSQ explique les revendications salariales par les lois du marché : « ce n'est pas pour [nous] faire plaisir, c'est pour suivre le marché, point. » (Le Devoir, 1 février 2010). L'argument est limpide : il faut suivre les augmentations salariales du Canada, sinon les médecins quitteront. Mais de quel marché parle-t-on? Pour qu'un marché soit efficient, dans la vision néo-classique de l'économie, il faut que l'offre et la demande soit libre. Pour l'instant, le Collège des médecins et les facultés de médecine contrôlent l'offre. C'est ce qu'on appelle un monopole. Les Québécois qui souhaitent obtenir une formation en médecine pour prêter main-forte aux communautés qui en ont besoin n'ont tout simplement pas la possibilité de le faire. Cette situation persiste bien que des milliers de personnes soient intéressées à accéder à la profession médicale, à cause des conditions salariales incomparables qu'elle offre (seulement à l'Université de Montréal, 1474 candidats ont été refusés à l'automne 2009).

Évidemment, la rémunération des médecins n'a rien à voir avec les lois « naturelles » du marché. Si les autres professionnels empêchaient, de la même façon, le reste de la population d'acquérir leurs compétences, ils pourraient également négocier de meilleurs salaires. Nous sommes en présence d'un corporatisme jouissant d'un capital pouvoir et de prestige lui permettant de défendre la position privilégiée de ses membres.
Le chantage

Michel David qualifiait, le 2 février dernier, de « maître chanteur » le président de la FMSQ ; il a raison. Ce chantage opère toujours de la même façon : lorsque comparée, la situation en dehors du Québec semble tellement attrayante. Mais l'exode présente-t-il un véritable danger ? Il faut d'abord comprendre que l'exode est extrêmement faible. Le Québec perd en moyenne quelques dizaines de médecins par année sur un total de plus de 18 000. En 2008, il en a perdu en tout six au profit du reste du Canada. Ensuite, rien n'indique que la raison des départs soit salariale plutôt que culturelle. L'université McGill forme environ 30 % de nos médecins spécialistes. Plusieurs ne viennent pas du Québec, ont peu d'attaches au Québec et n'ont pas d'intérêt à pratiquer en français, particulièrement à l'extérieur de Montréal. Ces médecins, qui partent souvent à la fin de leurs études, le font souvent pour retourner dans leur région d'origine, ou pour travailler dans un milieu anglophone.

Pour les autres médecins, ceux qui ont fait leur formation dans une université francophone et qui sont établis au Québec depuis toujours, l'idée d'aller exercer à l'extétieur du Québec ne se pose souvent même pas. Un médecin établi au Québec gagne déjà sept à huit fois le salaire du contribuable qu'il soigne. Voudra-t-il vraiment vendre sa maison, s'éloigner de ses proches, délaisser ses habitudes pour aller s'établir avec sa famille dans un milieu anglophone où il ne connaîtra personne? La réalité est que les médecins, particulièrement lorsqu'ils ont fait leur formation en français, quittent très rarement le Québec. C'est qu'ils comprennent que l'argent n'est pas tout ce qui compte dans la vie, surtout lorsqu'on appartient déjà au 1 % des Québécois les plus riches.
Les solutions

Si l'on décide de prendre au sérieux la menace de l'exode, il existe des manières relativement simples d'y faire face. Premièrement, il est possible de faire signer un contrat aux futurs médecins les obligeants à travailler dix ans au Québec après leur formation, sans quoi ils devront rembourser leurs études (disons un demi-million de dollars) au gouvernement du Québec. Les Forces canadiennes utilisent depuis longtemps cette pratique pour les officiers qui ont fréquenté le Collège militaire. La méthode est simple et efficace : « Tu quittes, tu rembourses ». Après tout, Québec subventionne plus que tout autre gouvernement en Amérique du Nord la formation des médecins. Il peut bien exiger une contrepartie.

Si les départs du Québec ne sont pas dus à des raisons salariales mais culturelles, comme nous le croyons, la meilleure manière de réduire la capacité de chantage des médecins est cependant de réduire le nombre de places en médecine attribuées par Québec à l'université McGill, principale source de départs. Ces places pourraient être plutôt allouées à des facultés présentant un meilleur taux de rétention. De façon encore plus intéressante, elles pourraient être transférées à l'Université du Québec à Trois-Rivières ou à l'Université du Québec à Chicoutimi où des embryons de facultés de médecine ont déjà été implantés avec un grand succès. On pourrait créer sur la base de ces embryons de véritables facultés spécialisées en médecine familiale. Les étudiants formés dans ces facultés auraient beaucoup plus de chance de se spécialiser en médecine familiale et de s'installer là où les besoins sont les plus pressants.

En bout de ligne, cependant, il faut comprendre que le véritable pouvoir de négociation des médecins ne vient pas du risque d'exode (largement imaginaire), mais des autres moyens de pression que peuvent exercer les médecins (dont la grève). Ce sont d'abord eux qui permettent à leurs représentants de profiter d'une pénurie artificiellement créée pour à accroître des privilèges salariaux déjà injustifiables. C'est aussi pour cela qu'il faudra un jour réduire le pouvoir des médecins dans l'économie de la santé. Le véritable enjeu ici est la formation de « super infirmières » qui auront une formation de deuxième cycle universitaire et qui pourront prendre en charge une grande partie du travail des omnipraticiens pour le tiers du coût. Cela est déjà survenu dans plusieurs juridictions et surviendra nécessairement au Québec.

Une autre stratégie consisterait à ouvrir plus largement les portes des facultés de médecine, de manière à former beaucoup plus de médecins. Le contrôle des qualifications se ferait à la fin de la formation, comme c'est déjà le cas actuellement. À terme, l'ouverture de la formation ferait nécessairement baisser les salaires, jusqu'à ce que soit atteint un meilleur équilibre, comme c'est le cas dans les autres professions. Si la baisse des salaires devait mener à une augmentation de l'exode, il suffirait d'exiger de ceux qui partent qu'ils remboursent les coûts de leur formation.

Une dernière solution, d'une toute autre nature, serait d'accorder aux médecins l'augmentation salariale qu'ils réclament, mais d'en profiter pour ajouter un nouveau palier d'imposition pour les salaires de plus de 200 000$. Le nouveau seuil pourrait s'élever, par exemple, à 35 % (au lieu du plafond actuel de 24% pour les revenus de plus de 76 770$), et permettrait d'aller chercher d'une main les sommes qu'on nous force à consentir de l'autre.
Conclusion

Avec un revenu moyen de près de 300 000$ par année, la masse salariale des 18 000 médecins québécois représente un poids presque aussi lourd sur le trésor public que celle des quelque 80 000 fonctionnaires provinciaux. Il s'agit donc d'un enjeu de taille pour les finances publiques. Nous sommes persuadés que plusieurs médecins sont conscients du caractère extraordinaire des conditions salariales dont ils jouissent et sont mal à l'aise avec les revendications de leurs représentants. Nous espérons qu'ils sauront les inciter à la modération et ne pas profiter d'une pénurie entretenue artificiellement par les facultés de médecine et le Collège des médecins.

Les obèses recalés !


L’université afro-américaine Lincoln, en Pennsylvanie, n’y va pas de main morte pour combattre l’épidémie d’obésité qui fait rage dans ses rangs. Les étudiants qui arrivent à la fin de leur programme doivent monter sur le pèse-personne, puis faire mesurer leur tour de taille. Ceux qui sont obèses ne peuvent obtenir leur diplôme que s’ils acceptent de suivre un cours sur les saines habitudes de vie.

Cette politique avait été adoptée sans que ça fasse de bruit en 2005. Elle soulève un tollé maintenant qu'une première cohorte soumise à ces exigences s'apprête à terminer ses études. Bien des étudiants jugent la mesure discriminatoire. Jim DeBoy, responsable du programme, maintient que l'université ne peut baisser les bras devant la menace de l'obésité, qui touche les Afro-Américains de façon disproportionnée.

L'Université Lincoln a été fondée avant la guerre civile américaine pour offrir une éducation aux Noirs, exclus des autres établissements d'enseignement supérieur.

Cœur Wi-Fi


L’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) a réalisé une première canadienne en implantant chez un patient souffrant de bradycardie — rythme cardiaque trop lent — un cardiostimulateur équipé d’un système de
communication sans fil.


Ce dispositif stimule électroniquement le cœur lorsque le ralentissement atteint un seuil critique. Il envoie également des signaux qui permettent au médecin de suivre à distance l'état de santé de son patient. L'appareil a été mis au point par la société américaine St. Jude Medical. Il a été implanté pour la première fois au Canada par les Drs Bernard Thibault et Peter Guerra, cardiologues électrophysiologistes à l'ICM.

Par une soirée d'hiver


Cette fumée de bois, qui sent si bon, tient son parfum d’une composition plus complexe que les fragrances les plus chères des grands parfumeurs.

Jean-Baptiste Grenouille, le « nez » du célèbre roman Le parfum, nous apprendrait que, selon les espèces que l'on met dans l'âtre, la fumée de bois comporte jusqu'à 100 composés, entre autres des dioxines, des furanes, du benzène, du styrène, du chlorure de méthylène, du formaldéhyde ; en laboratoire, ce mélange « digère » même l'acier rapidement. D'après l'Organisation mondiale de la santé, la fumée cause l'emphysème, la bronchite, les cataractes, le cancer, les maladies coronaires et des déformations du fœtus, et chaque année dans le monde la mort d'un million et demi de personnes. Sans poêle de haute technologie, mieux vaut se tenir au vent du feu, joli feu...

samedi 20 mars 2010

La traversée de tous les dangers






La journaliste Lisa-Marie Gervais et le photographe Pedro Ruiz ont passé trois semaines à la frontière sud du Mexique. Le long des rails, ils ont rencontré des dizaines d’émigrants clandestins rêvant de l’eldorado américain…

Le fleuve Suchiate est une frontière naturelle entre le Guatemala et le Mexique. Chaque jour, des centaines de personnes font traverser des marchandises sur des balsas, légalement ou pas. Ces radeaux de fortune sont des bouées pour les migrants qui ne savent pas nager. Beaucoup choisissent d'entrer au Mexique par cette voie, moins risquée que d'autres. À condition d'avoir sur soi quelques pesos pour graisser la patte de la police migratoire.

La voie ferrée est en si piteux état près de la frontière sud du Mexique que le train n'y passe plus pour le moment. Les émigrants doivent donc se rendre à Arriaga. Une marche de 300 km depuis la frontière avec le Guatemala, entre 10 et 12 jours à se crevasser les pieds avant de pouvoir sauter dans le train.

Les sans-papiers marcheront jusqu'à Arriaga, d'où ils prendront le train. Le chemin de fer, c'est la boussole qui les empêche de perdre le nord.

Moment de répit sur les rails à Ciudad Hidalgo, ville frontière mexicaine, tout près du Guatemala. Fuyant les piètres conditions de vie du Honduras, Jorge a choisi de prendre la route vers le nord. Encore une fois. Il y a quelques années, il s'était rendu jusqu'au Canada. Le jeune homme y était tombé amoureux, mais il a été déporté au bout de quelques mois. Tout est à recommencer.

Entouré de sa bande, Ovidio Fuentes (3e à partir de la gauche), surnommé « el gato » (le chat), ne se sépare pas de sa machette. Durant le trajet vers les États-Unis, il devra se protéger des extorsions des policiers migratoires mais aussi des attaques des membres du gang Mara salvatrucha, qui règnent sur le territoire comme des hors-la-loi.

Pour être certain de ne pas manquer le train à Arriaga, dans l'État du Chiapas, cet émigrant a passé la nuit sur les rails. La vibration, à l'approche du train aux flancs rouillés, le réveillera. S'il le désire, il pourra aller se sustenter dans un refuge pour migrants non loin de là, tenu par le père Heyman Vázquez Medina.

Le train de la compagnie Chiapas-Mayab, qui traverse tout le Mexique jusqu'à la frontière nord, près de la Californie, n'a pas d'horaire. Il peut passer le jour comme la nuit. La longue attente peut durer quelques jours. Mais les émigrants - des hommes âgés de 15 à 35 ans pour la plupart - n'ont rien à perdre.

Le train est enfin en gare à Arriaga. Le regard frondeur, ce jeune émigrant semble n'avoir peur de rien. La longue traversée jusqu'au pays de l'Oncle Sam est pourtant semée de dangers.

Le train de la compagnie Chiapas-Mayab est l'un des moyens de transport les plus utilisés par les émigrants clandestins. Souvent pris d'assaut par des bandits de grands chemins, il est surnommé le «train de la mort».

C'est pour offrir une vie meilleure à sa fille de deux ans, restée au Guatemala, que José Mauricio a mis le cap vers le nord. En tentant de s'accrocher au train qui allait le mener à bon port, il a glissé. Un paysan qui passait par là l'a conduit à l'hôpital.

Rufino est tombé du train... à quelques kilomètres du but. Il a été ramené tout au sud, à Tapachula. En attendant que ses plaies guérissent et qu'il soit reconduit dans son pays, il aide à la construction d'une nouvelle aile du refuge de Olga Sánchez, la seule au Mexique à s'occuper des mutilés. L'endroit deviendra un atelier de fabrication de prothèses.

Il y a cinq ans, Oscar est parti du Guatemala pour tenter de réaliser son rêve américain. Un rêve qui s'est brisé sur les rails lorsqu'il est tombé du train en marche. Il a l'intention de refaire le voyage dès qu'il sera guéri.

Sur une plage de Tijuana, ville frontalière mexicaine, il est possible d'observer les policiers américains, de l'autre côté de la clôture qui sépare les deux pays. Jour et nuit, cette zone est surveillée par le US Board Patrol et les hélicoptères de l'armée.

Ce mur de tôle, aux abords de Tijuana, en face de Sans Diego, est comme une balafre dans le paysage. C'est le premier obstacle qu'auront à franchir les émigrants clandestins en sol américain. Cette zone sous haute surveillance est entrecoupée de barrières et surmontée de barbelés sur plusieurs centaines de mètres.
 
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