vendredi 2 avril 2010
Google veut comprendre ce qu’il numérise
Google vient de lancer un programme de bourses d’études sur son programme Google Books, proposant jusqu’à 50 000 dollars aux laboratoires et chercheurs intéressés à développer de nouvelles applications pour mieux appréhender le potentiel de sa numérisation massive, annonce The Chronicle. Maintenant que Google Books dispose de millions de livres en stock, que peut-on en faire ? Ce programme de recherche pour explorer les Digital Humanities en utilisant le corpus Google Books devrait être utile à de nombreux laboratoires de fouilles textuels autour de la littérature, la linguistique, l’histoire, la philosophie, la sociologie, l’archéologie ou l’anthropologie notamment.
Cet appel à la communauté des chercheurs pour améliorer la bibliothèque numérique de Google propose par exemple d’aider au financement de logiciels pour analyser l’évolution des langues au fil du temps, de créer des services pour valoriser des extraits de livres (les plus lus, les plus cités…), de développer des systèmes de correction automatiques des données et des métadonnées des livres indexés, et surtout de développer des méthodes d’analyses littéraires ou historiques innovants depuis ce corpus.
Car c’est bien là tout l’enjeux de Google Books, non pas tant d’offrir toute la culture du monde, que s’en servir comme une plateforme de services ouvert à l’imagination de tous. Ce programme de bourses vise à encourager de nouveaux usages de ces collections de savoirs et plus encore trouver des pistes pour bouleverser les sciences humaines numériques, comme les vastes données que nos capteurs vont récolter de nous tous, pourraient bouleverser la science toute entière (comme l’évoquait il y a quelques mois Chris Anderson).
Le risque, souligne Vaidhyanathan au Chronicle, est que les chercheurs en sciences sociales deviennent à leur tout dépendant de Google, moins pour l’argent que pour accéder à la matière première de leur travail. J’ai bien peur que ce soit déjà en grande partie le cas.
Reste que l’appel ne semble pas très ouvert, estime le Chronicle et que dans un premier temps, il ne devrait permettre que de soutenir une petite dizaine de chercheurs (d’ailleurs Google ne l’annonce même pas sur son blog dédié aux livres). Le Chronicle rappelle que selon le règlement de Google Books, l’usage des données issues des livres numérisés pour le calcul et la recherche serait exclu des négociations commerciales. Ce qui signifie que ce type d’usages (que Google se réserve en partie) seraient tout à fait possible et même encouragé. Toujours selon The Chronicle, Google envisage d’ailleurs la création d’un ou deux centre de recherches dédiés à cette question.
Bourses de financement ou méthode de recrutement ? Dépêchez-vous de répondre, vous avez jusqu’au 15 avril.
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