vendredi 2 avril 2010
Just Cause 2, le test (PS3, Xbox 360, PC)
Lors de sa sortie il y a trois ans et demi, le premier Just Cause ne manquait pas de bonnes intentions. Les fesses coincées entre deux générations de consoles, le jeu avait tout de même un goût d'inachevé plus ou moins amer et traînait quelques boulets qui gâchèrent nos vacances à San Esperito. Sûrs des qualités intrinsèques de leur titre, les Suédois d'Avalanche Studios n'ont pas lâché l'affaire et se sont mis sérieusement au boulot pour nous préparer une suite capable de gommer les erreurs de son aîné tout en cherchant à emmener le gameplay un peu plus loin encore. Bref, les bougres ont eu du pain sur la planche, pour sûr, et nous livrent aujourd'hui un Just Cause 2 explosif, ambitieux et spectaculaire. Mais peut-être moins paradisiaque qu'il n'y paraît.
PANAO, MAIS PRESQUE
Après avoir mis sérieusement en émoi l'archipel caribéen de San Esperito, le turbulent agent secret Rico Rodriguez a plié bagages pour se rendre à l'autre bout de la planète, en Asie, dans un autre chapelet d'îles tout aussi fictives et dépaysantes : Panao. Derrière ce nom qui plairait à Denis Brogniart se cache un archipel tenu d'une main de fer par un gouvernement corrompu et totalitaire qui fait régner l'ordre grâce à une armée omniprésente et peu encline à la rigolade. Cela n'empêche pourtant pas certaines factions de révolutionnaires et autres mafieux d'imaginer prendre un jour le contrôle de Panao en renversant le régime en place - par la violence, cela va de soi. C'est dans ce contexte agité que débarque Rico, chargé de trouver et arrêter son ancien mentor qui aurait trahi l'Agence. Et le bougre va vite comprendre que louer ses services aux différents groupes armés locaux pourrait lui permettre de facilement mener à bien sa mission. Bref, il va faire ce qu'il sait faire de mieux : semer le chaos.
Avec un contexte scénaristique assez similaire dans les grandes lignes à celui du premier épisode, Just Cause 2 n'arrive pas à faire grand-chose de mieux. Si l'on sent la volonté de mettre en place une trame principale un peu plus complexe qu'il n'y paraît ainsi que de proposer une galerie de personnages hauts en couleurs, la médiocre mise en scène et les piètres dialogues ont tôt fait de nous enlever toute implication dans une histoire insipide. Ce n'est pourtant pas faute de balancer des cut-scenes à chaque mission, quitte à s'étendre un peu en longueur au passage. Il faut dire que les doublages français sont particulièrement atroces dans leur genre et réussissent même à franchir aisément le cap du risible pour atteindre le navrant. Bref, de ce point de vue, le second épisode retombe dans les mêmes travers que son aîné. Heureusement qu'il n'en va pas de même pour le reste du jeu.
SEUL SUR LE SABLE, LES YEUX DANS L'EAU, MON RÊVE ÉTAIT PANAO
Si l'idée d'aller passer quelque temps dans une dictature est tout à fait séduisante en soi, l'archipel de Panao a surtout pour lui de proposer des paysages aussi surprenants que spectaculairement variés. Il suffit d'une petite balade en hélicoptère pour s'en rendre compte. En quelques minutes, on avale les kilomètres et l'on passe de fiers monts enneigés à une jungle luxuriante pour arriver sur de longues plages de sable fin. On pourra poursuivre ensuite vers une île plus au sud et découvrir un massif ocre, plus aride, protégeant un petit désert parsemé de quelques hameaux poussiéreux, puis filer vers la capitale de l'archipel et ses buildings aux proportions indécentes. Non seulement l'aire de jeu est immense, mais le moteur 3D qui lui donne vie est d'une qualité tout à fait remarquable.
On a ainsi droit à une distance d'affichage bien généreuse, des textures détaillées et des effets de lumière et de particules très réussis qui accentuent la crédibilité des environnements qui nous entourent. Le tout débarque à l'écran sans temps de chargement et avec une fluidité tout à fait honorable. Bien sûr, on remarquera de temps à autres quelques textures copiées/collées et surtout une tendance au pop up parfois assez prononcée, mais le pari d'Avalanche Studios d'offrir un monde crédible, immense, spectaculaire et dépaysant est largement relevé. La tentation de jouer au simple touriste dans ces conditions est évidemment très grande et, d'ailleurs, largement encouragée par les nombreux véhicules mis à notre disposition.
Motos, voitures, quads, bateaux, hélicoptères, avions... Le moins que l'on puisse dire, c'est que Just Cause 2 ne lésine pas sur les moyens... de locomotion. Heureusement, comparé au premier épisode, celui-ci s'en sort bien mieux dans le comportement général de toutes ces machines, beaucoup moins fofolles et incontrôlables qu'avant. Evidemment, les modèles physiques utilisés sont très typés arcade et certains deux et quatre roues ne sont pas toujours évidents à dompter, mais leur tenue de route est tout de même bien meilleure qu'auparavant et permet de mieux profiter des longues balades qui nous attendent. Les développeurs ont, en plus, pensé à parsemer leur aire de jeu de tout un tas de courses facultatives, histoire de passer le temps tout en remplissant dûment notre portefeuille. Dans le même ordre d'idée, Panao regorge de dizaines et de dizaines de bonus cachés pour upgrader son équipement et nous donner envie de voir du pays. Ajoutés au principe de la jauge de chaos que nous verrons plus tard, ces secrets et courses donnent une réelle densité à Just Cause 2 qui peut, du coup, se targuer d'une durée de vie vraiment confortable.
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