samedi 3 avril 2010

Trois espèces de requin resteront menacées


Une seule espèce de requin, le requin taupe, sur quatre proposées, a obtenu mardi 23 mars la protection de la Cites, qui autorisera désormais son commerce international sous contrôle. La conférence de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées) a refusé mardi 23 mars de placer trois autres espèces de requin sous sa protection, le requin-marteau, le requin océanique et l'aiguillat commun, consommé en Europe sous le nom de saumonette.

Les Etats parties ont décidé que le requin taupe (Lamna nasus), surtout pêché dans les eaux tempérées et considéré comme "en danger" dans l'Atlantique Nord-Est, ne pourrait être mis sur le marché international qu'accompagné d'avis de commerce non préjudiciable à l'espèce, afin d'en réguler les prises. L'Union européenne, auteur de la proposition d'inscription avec Palau, a fermé l'an passé ses pêcheries de requin taupe, recherché pour ses ailerons et sa viande, a-t-elle rappelé. Après le rejet du thon rouge d'Atlantique Est et des coraux rouges précieux, le requin taupe est la seule espèce marine commerciale à rejoindre les Annexes de la Convention depuis l'ouverture de la conférence à Doha le 13 mars.

Avec 75 voix pour et 45 contre (à bulletins secrets), la proposition des Etats-Unis et de Palau pour un classement du requin-marteau halicrone (Sphyrna lemini) à l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées (Cites), qui aurait permis de réguler les exportations, n'a pas obtenu la majorité requise des deux tiers. Quelques instants plus tard, une autre proposition des mêmes pays, concernant le requin océanique (Carcharhinus longimanus ou requin à longue nageoire), a été également repoussée (par 75 voix pour et 51 contre). Les deux votes ont eu lieu à bulletins secrets, malgré l'opposition de la Libye qui réclamait avec insistance "de la transparence".

Ces deux espèces figurent sur la liste rouge de l'UICN (Union mondiale pour la conservation de la nature) comme espèce "mondialement en danger" et même en "danger critique" pour le requin océanique en Atlantique-Ouest. Ces grands poissons à maturation lente ne se reproduisent que tous les deux ans, ils sont surtout recherchés pour la qualité de leurs ailerons. Leur classement était recommandé par l'UICN et la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation. Sur les bancs de la délégation japonaise, qui s'opposait à ce classement, un délégué n'a pu retenir ses applaudissements.

Depuis l'ouverture de la conférence à Doha, le 13 mars, le Japon s'oppose à l'intervention de la Cites dans la gestion des pêches commerciales.
Il a reçu le soutien de l'Indonésie, premier "producteur" selon la FAO, et de la Chine — qui ne rapporte pas ses prises à la FAO mais consomme traditionnellement les ailerons de requin en soupe : tous deux ont insisté sur "l'impossibilité" pour l'administration et les douanes de distinguer les ailerons les uns des autres.

Le requin-marteau semblait le mieux placé de tous pour l'emporter, alors que sa population a décliné de 83 % en Atlantique Nord-Ouest entre 1981 et 2005 et de 50 à 64 % dans d'autres zones, selon la FAO. Les Etats-Unis et Palau pourraient tenter de rouvrir le débat jeudi en session plénière, en faisant valoir le vote très serré qui a disqualifié leurs propositions de classement du requin-marteau et du requin océanique.

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