samedi 20 mars 2010
Sainte-Justine: 100 ans d'histoire
L’hôpital Sainte-Justine célèbre son centenaire cette année. D’un petit dispensaire de la rue Saint-Denis, l’établissement est devenu une institution pédiatrique de pointe dont la renommée internationale n’est plus à faire. Revivez son histoire en images, tirées de Naître, vivre, grandir: Sainte-Justine 1907-2007 (Boréal), de l’historienne Denyse Baillargeon.
Au début du 20e siècle, Montréal est ravagée par la mortalité infantile. Plus d'un enfant sur quatre y meurt durant sa première année, ce qui en fait la ville la plus meurtrière pour les nouveaux-nés en Occident et la deuxième à l'échelle mondiale, derrière Calcutta. Les familles canadiennes-françaises de la métropole sont les plus durement touchées, notamment parce qu'elles comptent parmi les plus pauvres. En 1907, pour tenter de remédier à la situation, un groupe de femmes, dont la Dre Irma Levasseur, première femme médecin canadienne-française, fondent l'hôpital Sainte-Justine, qui se consacre exclusivement à la pédiatrie.
a. Justine Lacoste-Beaubien, b. Thaïs Lacoste-Frémont, c. Euphrosine Rolland, d. Lucie Lamoureux-Bruneau, e. Blanche Bourgouin-Berthiaume, f. Dr Irma Levasseur, g. Mme Alfred Thibodeau
Crédits photos: a, c, e, f, g: Archives Hôpital Sainte-Justine
b: Musée de la Civilisation, collection du Séminaire de Québec, fonds Thaïs-Lacoste-Frémont. Blank and Stoller Ltd, photographe
d: photographe inconnu. Bibliothèque et Archives nationales du Québec
À sa création, l'hôpital s'installe dans cette petite maison de la rue Saint-Denis, prêtée par le frère de l'une des fondatrices. Mais dès 1908, l'établissement déménage sur l'avenue De Lorimier, dans un bâtiment mieux adapté à ses besoins.
Pour accueillir un nombre de patients toujours plus élevé et se doter d'équipement de plus en plus perfectionné, l'établissement déménage de nouveau en 1912, dans un édifice construit spécialement pour lui, rue Saint-Denis. Entre 1920 et 1957, l'hôpital est agrandi cinq fois et le nombre de lits passe de 80 à plus de 500.
Dans les années 1930, Sainte-Justine souhaite s'associer au projet d'hôpital universitaire de l'Université de Montréal. Le projet en question ne voit jamais le jour, mais quand l'établissement de la rue Saint-Denis devient trop exigu, un nouveau bâtiment est construit à proximité de l'université, sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Les travaux débutent en 1950 et coûtent 21 millions de dollars, une somme considérable pour l'époque.
Le déménagement des patients dans le bâtiment de la Côte-Sainte-Catherine se fait le 20 octobre 1957. Une trentaine d'ambulances sont utilisées pour le transport des patients, qui se déroule sans embûches. Le même jour, un premier enfant naît dans ce nouvel hôpital: une petite fille prénommée Justine.
Dès sa fondation, Sainte-Justine organise des cueillettes de fonds et sollicite la générosité du public pour assurer une partie de son financement. Dans le but d'inciter les gens à donner, l'hôpital distribue des dépliants illustrés de photos d'enfants. Les documents ci-dessus datent des années 1940.
Le financement recueilli par Sainte-Justine permet entre autres de se doter d'équipement médical de pointe, comme cet incubateur portatif, acquis dans les années 1950. Installé dans une ambulance, l'appareil permet de transporter à l'hôpital des bébés prématurés nés à domicile ou dans d'autres établissements. Sainte-Justine est le premier hôpital à offrir un tel service.
En 1931, 1946 et 1959, Sainte-Justine est aux prises avec trois grandes épidémies de poliomyélite. Pendant la deuxième vague de contagion, l'hôpital suspend toute chirurgie non urgente pour traiter près de 700 patients atteints de la maladie. Sur cette photo, un enfant est examiné dans un pulmomètre.
Depuis la fondation de l'hôpital, des bénévoles font de Noël un moment fort de l'année pour les jeunes patients. Dans les années 1930, les enfants reçoivent des cadeaux et des oranges offerts par de grandes entreprises, comme Eaton et Steinberg.
À partir des années 1950, la période des Fêtes est marquée par des visites spéciales, comme celles des joueurs du Canadien de Montréal. Sur cette photo, prise en 1956, Maurice Richard est entouré de patients et d'infirmières. L'année précédente, le Rocket avait donné à l'hôpital les 1 000 dollars que la Ligue nationale de hockey lui avait remis à l'occasion de son 400e but.
Première Québécoise à obtenir une licence en pharmacie, sœur Marie-Cyprien dirige ce service à Sainte-Justine pendant 30 ans, de 1938 à 1968. On la voit ici en 1946, tandis qu'elle s'active dans son local avec d'autres employées.
Le bénévolat tient une place capitale dans le fonctionnement de Sainte-Justine au cours des 50 premières années de son existence. Les volontaires, majoritairement des femmes, collaborent à l'administration et aux services aux patients. Mais à partir des années 1950, le perfectionnement des technologies et la bureaucratisation du travail en milieu hospitalier changent la donne. Dorénavant, les bénévoles sont surtout affectés aux loisirs des patients. Beaucoup sont étudiants en médecine, comme sur cette photo, prise en 1973.
Pour financer la recherche pédiatrique au Québec, le Club Kinsmen-Alouette organise, à partir de 1954, le Téléthon des Étoiles, qui deviendra, en 1977, le Téléthon de la recherche sur les maladies infantiles. En 30 ans, cette activité a permis de remettre plus de 47 millions de dollars aux centres de recherche de divers hôpitaux. Sur la photo, Pierre Lalonde, Don McGowan, Danielle Ouimet et Suzanne Desautels, qui animaient
En 100 ans, la médecine pratiquée à Sainte-Justine a beaucoup évolué. À partir des années 1950, les maladies d'origines virale et bactérienne peuvent être soignées grâce à des médicaments, ce qui les relègue au rang de maladies bénignes. En revanche, l'hôpital traite de plus en plus d'enfants atteints de pathologies d'ordre génétique qui nécessitent des soins ou des interventions complexes. En 1959, le Dr Paul Stanley effectue la première opération à cœur ouvert de l'hôpital. Sur la photo, la même opération, pratiquée en 1965.
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