dimanche 28 mars 2010

La révision des tempêtes et orages est meilleure, mais sans fiabilité à 100%



Les tempêtes et les orages violents sont mieux prédits qu'autrefois grâce à des observations plus nombreuses et précises et à la modélisation, mais ces nouveaux outils peuvent aussi être source d'erreurs, ont souligné des météorologues réunis cette semaine en colloque à Paris

Grâce aux satellites, on sait que les tempêtes nées dans l'océan Atlantique, comme Klaus en décembre 1999 ou Xynthia en février dernier, trouvent leur origine dans des tourbillons à la marge du courant-jet ("jet stream" en anglais) qui circule entre six et 15 kilomètres d'altitude, a expliqué Philippe Arbogast, chercheur à Météo France.

Une meilleure connaissance de la position nord-sud et des variations d'altitude de ce courant permet de mieux anticiper la formation des dépressions et leur virulence.

Deux jours avant que la tempête Xynthia balaie les côtes de la Vendée et des Charente, "on avait une protubérance descendant vers les couches basses de l'atmosphère", souligne M. Arbogast, expliquant que "le courant-jet est la principale source d'énergie pour les dépressions aux latitudes tempérées".

Météo France, qui a mis en place à la suite des tempêtes de 1999 sa carte de vigilance (verte, jaune, orange, rouge), opérationnelle depuis 2002, veut continuer à améliorer ses outils d'information du grand public.
Une rue inondée, le 28 février 2010 à La Faute-sur-Mer
PARIS (AFP)

Avant l'arrivée de Xynthia sur le littoral, ses prévisionnistes avaient anticipé la sur-cote du niveau de la mer, à 1,5 mètre au-dessus des valeurs habituelles en raison de la conjonction de la tempête et d'une forte marée. Mais leur alerte n'avait pas été suffisamment relayée.

"Une carte de vigilance côtière va être mise en place d'ici 2011 pour couvrir le risque lié à ces marées de printemps", a déclaré Joël Collado, prévisionniste de Météo France et de Radio France.

Certains risques météorologiques restent difficiles à anticiper. Deux situations (états initiaux) peuvent être similaires mais leurs conséquences très différentes. Une meilleure connaissance de l'état initial d'une dépression ne constitue donc pas à elle seule une garantie de prévision fiable.

Au niveau local, prévoir des précipitations est toujours difficile, a souligné Véronique Ducrocq, spécialiste des pluies intenses et crues rapides dans le bassin méditerranéen.

Un nouvel outil de modélisation mis en place l'an dernier par Météo France, Arome, "apporte une amélioration au niveau des cumuls de précipitations, mais comporte des erreurs de localisation", a souligné cette météorologue.

D'une manière générale, plus les bassins versants sont petits, plus il est difficile d'y prédire une intempérie. Le laps de temps qui s'écoule entre une pluie et une crue est aussi plus court sur les petits bassins versants.

Lors d'un épisode récent de pluies violentes annoncées sur le département Ardèche sur la base d'Arome, les précipitations se sont finalement abattues 50 km plus au sud, sur celui du Gard.

S'il vaut mieux prévenir que guérir, les météorologues redoutent néanmoins de lancer de fausses alertes basées sur les calculs des outils de modélisation.

"Les modèles sont capables de simuler des phénomènes, mais ils compliquent le travail des prévisionnistes qui doivent garder la tête froide, ce qui est très difficile", reconnaît Joël Collado.

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